2018/09/22. 3EME VOLET. DÉNIGRER, DÉNIGRER…LA BOULAIRE SE LACHE ET DEVIENT JOSY LA-HACHE
2018/09/18. 3EME VOLET. DÉNIGRER, DÉNIGRER…LA BOULAIRE SE LACHE ET DEVIENT JOSY LA-HACHE
7-Mes réponses argumentées pour tenter d’encourager l’éditeur à inciter Mme Boulaire à nuancer ses propos injustifiés et les courriers qui s’ensuivirent :
2018/06/27 DE FRV A LORRAINE CAPELIER
En réponse à votre dernière lettre je vous dirai que la stratégie radicale extrémiste procède toujours de la même façon : ne voir et ne choisir dans les diverses propositions offertes par ceux qu’instinctivement on désapprouve et que l’on perçoit, parce qu’ils ne partagent pas vos opinions, comme des antagonistes et des adversaires, que ce qui peut être contestable, dénigrable et dévaluateur…
Dès lors, dès ce constat, l’on doit admettre que chercher la p’tite bête et ne voir en l’autre, en nous, que “la nuisible part des choses”, parfois même en affectant l’ignorance ou en étant carrément et volontairement ignorant des bonnes parts de nous-mêmes et de ce que nous avons encouragé et produit, fait partie de la rhétorique de ces faux perfectionnistes et de leur intransigeance.
Mme Boulaire, héritière de Geneviève Patte et de ses vestales : Catherine Bonhomme, Evelyne Cévin et Françoise Ballanger ...soutenant le plagiaire fumiste Paul Fustier, fait partie de cette classe de gens-là.
Je ne peux oublier, voyez-vous, Loraine Capelier, qu’à la fin de sa vie et se sentant perdue, quand Michèle Piquard a proposé à Mme Boulaire que nous nous rencontrions, puisqu’elle avait prévue de lui confier ses archives et, dans ces archives, tous les courriers que nous avions échangés tandis qu’elle écrivait son livre L'édition pour la jeunesse en France de 1945 à 1980: stratégie et discours des éditeurs que Mme Boulaire a carrément refusé cette proposition en prétendant qu’«elle n’aimait pas les livres que j’avais publiés.»
Cette détestation généralisée, radicalement catégorique, qui doit certainement lui venir de sa mère, donne une idée précise de la manière dont Mme Boulaire, infatuée, arrogante et prétentieuse, toujours persuadée du bien fondé de ses jugements, évalue, sans nuances, plus de 150 livres édités dans 4 maisons d’édition françaises, écrits et illustrés par des auteurs et des illustrateurs français et, pour les premiers d’entre ces livres surtout, même si j’avais choisis qu’ils s’appellent Les livres d’Harlin Quist, ont été achetés et publiés en Italie, Suisse allemande, Allemagne, Hollande, Suède et Danemark en plus des États-Unis et de l’Angleterre.
Ma question, Lorraine Capelier, est la suivante : pourquoi les Éditions Didier ont-elles choisi, justement, Mme Boulaire, pour parler de ces livres d’avant-garde alors qu’elle a toujours affirmé ne pas les aimer ?...
J’ai déjà dit à Annie Renonciat qui m’accusait de méjuger Mme Boulaire, tout le dégoût et la désapprobation que m’ont inspirés les divers articles que j’ai pu lire d’elle. Et, pour ne pas parler dans le vide, j’ai pris le temps de décortiquer ces articles en démontrant leur supercherie. Puis, je les ai installés sur mon blog pour que Mme Boulaire soit forcée, par ses élèves entre autres, à nuancer ses propos…
Je suis persuadé que vous comprendriez mieux, à découvrir les nombreuses falsifications auxquelles s’est déjà livré Mme Boulaire, si vous en preniez connaissance, la raison de mon inflexibilité et de ma détermination à ne rien lui céder. Particulièrement sur cette partie de l’ouvrage envisagé relative aux livres d’avant-garde et au militantisme que vous entendez publier.
Je la trouve indigne de l’enthousiasme et de la ferveur que ces illustrateurs et ces auteurs, qui m’ont permis de publier ces livres, ont témoigné, alors qu’ils étaient mal payés, voire, comme moi-même, sans être payés du tout la plupart du temps, et sans pouvoir de plus, sauf chez Grasset, percevoir par la suite des droits d’auteurs sur les ventes réalisées.
Votre lettre essaie de me forcer à penser que je pourrais, par ce refus d’accepter la version péjorative et discréditrice de Mme Boulaire, être la cause d’une décision de suppression de cette partie d’article… j’assume.
Oui, j’assume : Geneviève Patte et ses vestales incompétentes en illustration ont dénigré ces livres pendant plus de 50 ans, en empêchant qu’ils accèdent à un public plus large, et je choisis, moi, aujourd’hui, d’empêcher qu’une autre incompétente en matière d’illustration puisse à nouveau reprendre ce sinistre flambeau et régénérer cette dénégation.
Bref : je préfère et choisis que les Éditions Didier Jeunesse ne parlent pas de ces livres que j’ai publiés ou alors, proposition de compromis, que quelqu’un d’autre, plus apte que Mme Boulaire à s’acquitter de cette tâche, s’en acquitte à sa place. Et pourquoi pas Loïc Boyer, votre directeur artistique, puisqu’il connait sur le bout des doigts tous les livres que j’ai publiés aussi bien que ceux de mon ex-associé Harlin Quist ?...
Mes seules conditions, si c’était lui qui prenait cette rubrique, serait qu’il commence par Where the wild things are de Maurice Sendak qui, avec les illustrations-collages magnifiques de Jacques Carelman pour Oscar et Éric, le recueil de Marcel Aimé – Faites-moi plaisir Lorraine Capelier et lisez dans ce recueil la seule nouvelle qui donne son titre au recueil – furent les ouvroirs de mon option d’édition de littérature illustrée. Celle que j’ai appelée plus tard, au moment de l’exposition au Musée d’Art Moderne, en 1984, la littérature en couleurs.
Et qu’il rajoute à ces deux exemples un des livres au moins de Tomi Ungerer et de Philippe Dumas, puis C’est le bouquet de mon ami Claude Roy, illustré par Alain de Le Foll et le Conte numéro 1 d’Eugène Ionesco, illustré par Étienne Delessert.
Si par bonheur, vous choisissiez, cette solution… si la Direction de Didier Jeunesse acceptait…vous me rendriez heureux, pleinement heureux, et je me permettrais alors, à distance, chère Lorraine Capelier, de vous embrasser.
Avec mes salutations. François Ruy-Vidal
2018/06/28 DE FRV A VIVIANE EZRATTY ET LORAINE CAPELIER
Je suis las...et torturé et tourmenté.
Je suis vieux, j'ai envie d'oublier!... Cette Boulaire s'acharne et me damne!
En témoigne mes deux écrits et en espérant que vous irez jusqu'au bout.
Mais après tout...puisque vous deux, estimez que… pourquoi n’essaierais-je pas à chercher à vous satisfaire?...
2018/09/10 DE FRV A LORAINE CAPELIER
Lettre de 10 pages, écrite le 25/07/18, reprise et revue le 13/08/18 puis le 3/09/18 et finalement envoyée le 10/09/18.
Pour Loraine Capelier, responsable, à je ne sais quel titre, aux Éditions Didier Jeunesse de cette Histoire de l’album.
J’ai eu la double naïveté de penser que vous répondriez aux réflexions que je vous ai adressées le 27/06/2018 et que vous pourriez, à Didier Jeunesse, envisager de revoir la partie de votre ouvrage où les livres que j’ai publiés sont mentionnés en re-considérant, comme j’estime qu’il le mérite, ce mouvement d’Avant-Garde et le militantisme, afin de lui donner la place qui lui revient dans l’histoire française de “la littérature illustrée” pour la jeunesse.
Mais, le temps passant et votre silence se confirmant, me fiant au proverbe selon lequel «il ne faut pas mélanger les serviettes et les torchons» j’en suis arrivé à penser que Didier jeunesse devrait avoir le courage de ne choisir, pour illustrer “son” Histoire de l’album pour la jeunesse, que des illustrations qui correspondent à son option d’illustration : celle qu’il utilise dans ses publications et qui donne son homogénéité à sa maison. Un choix qui, d’emblée, aurait le mérite d’afficher la franchise de ses intentions et, renonçant à toute prétention d’exhaustivité, fixerait précisément, pour les lecteurs, les limites de sa démarche.
De mon côté, je me rabattrais fort bien, en escomptant sur l’assentiment de soutien de mes anciens collaborateurs initiateurs de ce mouvement d’avant-garde, de la réponse qu’apporta Guillaume Apollinaire sur ce sujet :
«Les poètes et les artistes déterminent de concert la figure de leur époque et, docilement, l’avenir se range à leurs avis»
Aussi, me répétant aujourd’hui, Loraine Capelier, j’insiste à affirmer, comme je vous l’ai déjà fait remarquer dans mes précédentes correspondances, que le texte que vous m’avez adressé, relatif à cet « Avant-gardisme et militantisme, 1967-1977 » selon l’interprétation qu’en fait Mme Boulaire, démontre qu’elle n’a ni la compétence graphique, ni l’objectivité, ni la neutralité que requièrent et laissent supposer le mot Histoire figurant dans le titre de l’ouvrage de Didier Jeunesse en cours.
Il est facile de constater, à quiconque connait bien les albums que j’ai publiés, que le choix des illustrations que Mme Boulaire en fait, pour confirmer ses dédains, préjugés et les inepties de son texte, n’a pas été établi, comme on pourrait le penser, pour valoriser les livres cités et le mérite des différents collaborateurs impliqués dans ces livres : auteurs, illustrateurs, concepteurs et éditeurs, mais bien pour les discréditer aux yeux des lecteurs et, de ce fait, discréditer, selon son interprétation et ses intentions déterminées, tout le mouvement d’avant-gardisme lui-même.
D’autre part, même si on essayait, me prenant pour un sot, de me faire entendre que Mme Boulaire, ce faisant, m’accorde selon la formule : “ à tout seigneur tout honneur”, beaucoup de considération… je répondrai toujours et encore, sachant de qui me vient cette considération, que je ne verrais dans cet honneur que la perfidie et la dénégation que Mme Boulaire a toujours mises chaque fois qu’elle a cité des livres que j’ai publiés.
Et, pour ce qui est de ce cas précis, selon sa perfidie habituelle, une tactique grossièrement lourdaude pour, en réduisant ce mouvement d’avant-garde aux seuls livres que j’ai produits et aux illustrations particulièrement choisies, me sur-marginaliser, en s’épargnant ainsi la hargne des autres éditeurs qui ont préparé et contribué, avec moi, à instaurer ce mouvement.
À toutes fins utiles je me dois de vous rappeler ce que je vous ai déjà dit : à savoir que ce mouvement a commencé pour moi en 1953 avec l’Opéra de la lune de Jacques Prévert illustré par Jacqueline Duhême puis s’est poursuivi chronologiquement – en me référant non pas à l’ordre chronologique des publications mais à celui de mes rencontres avec ces livres –, avec Oscar et Éric de Marcel Aymé illustré par Jacques Carelman en 1963; puis avec Where the wild thing are de Maurice Sendak, en 1964 et les Trois Brigands de Tomi Ungerer, en 1965 et, enfin, avec C’est le Bouquet de Claude Roy illustré par Alain Le Foll en 1966.
Au fond pour mieux m’atteindre Mme Boulaire falsifie cette Histoire de l’album en niant la prestation de tous les autres éditeurs français qui ont participé, avant moi, puis avec moi, et aussi après moi, pour proposer aux enfants, d’autres livres que ceux qui existaient en surabondance sur le marché français, banalement formatés à l’intention d’un public de masse, selon une option d’édition très précisément mise au point par les principaux grands groupes d’édition, en majorité catholiques, français, faite de textes pleins de bonnes intentions “d’écrivants”(terme de Roland Barthes) plutôt que de véritables auteurs. Ces textes étant illustrés de pastiches de dessins d’enfants.
Livres que je considérais moi, jeune instituteur prenant mes fonctions en 1951, comme des livres de ratissage que concevaient spécialement, en série, à tour de bras et à gros tirages, des usines d'édition de formatage, sous le prétexte d’élever le niveau intellectuel des masses populaires mais plus exactement pour le profit qu’elles en retiraient puisqu'elles avaient alors une quasi exclusivité de vente en librairie.
Comme je peux supposer que l’initiative de cet Histoire de l’album – que j’ai toute raison de considérer comme un “répertoire d’albums choisis” ne vient pas de l’initiative seule de Mme Boulaire, je suis en droit de penser que la tentative de dénigrement qu’elle entend commettre n’est pas fortuite, que Didier Jeunesse n’ignorait pas, pas totalement, la belle occasion qu’elle offrait à Mme Boulaire d’assouvir ses vengeances par le truchement de cet ouvrage et même… que tout le projet de cette Histoire de l’Album a été muri en amont, avec la connivence, voire la complicité de Mme Boulaire, à partir d’une initiative qui reste à définir, mais, au final, pour le compte et pour satisfaire Didier Jeunesse.
Les échos que j’ai eus, venant de l’Université de Cracovie, à propos d’un livre en cours de publication en Pologne, me prouvent que ce que j’avance n’est pas, de ma part d’interprétation, que simples élucubrations.
Votre silence, Lorraine Capelier, me signifie pour l’instant, puisque vous ne daignez pas m’éclairer, le contraire de ce que j’attendais et espérais de vous. Et ce silence m’incite à penser que vous seriez, peut-être, cette oie blanche dont on a usé et qu’on a envoyée au casse-pipe pour essayer de me berner, en utilisant, comme moyen, l’amitié et la confiance que j’ai pour Viviane Ezratty.
J’ai du mal à penser, en raison de ce que Viviane m’a dit de vous, que vous puissiez vous prêter à une telle manigance !
Mais sais aussi que lorsqu‘on est salariée d’une maison d’édition – ce que je n’ai jamais voulu être et que vous devez être manifestement – on est astreinte à quelques devoirs d’assujettissement envers ceux qui vous paient, simplement même pour obéir aux décisions et ordres de ses chefs ou cheftaines hiérarchiques…
À vrai dire, avec un peu de recul, cela ressemble assez bien à d’autres tentatives dont j’ai été l’objet et ne me surprend pas tellement puisque Didier Jeunesse appartenant à Hatier et Hatier appartenant à Hachette, je ne vois pas pourquoi, à moins d’un miracle, alors que ces deux maisons n’ont jamais approuvé l’option éditoriale que j’avais adoptée et que j’ai servie, un changement soudain et un revirement d’opinion en ma faveur s’opéreraient aujourd’hui…
Pressentir. Voilà ce qui m’a alors préoccupé. J’ai pressenti que…ce qui revient à dire, en toutes langues, prévoir le pire, se méfier et se préparer à la contrattaque afin de se défendre, en défendant la vérité et la franchise des intentions et des objectifs que j’ai servis lorsque j’ai entrepris de publier ces livres.
Et de défendre forcément, puisque je n’étais pas seul dans ce navire, les quelques cent cinquante personnes, auteurs et illustrateurs, mes collaborateurs, qui m’ont suivi et le plus souvent même devancé, en m’offrant leur imagination et leur talent pour que je puisse mener à bien les projets que nous avions et les réalisations qui, parfois, en résultaient.
Donc, je pressens et je suis prêt à la contrattaque.
Un rappel de mes passages chez Grasset, filiale d’Hachette, et aux Éditions de l’Amitié, filiale d’Hatier, alors que j’avais mis, pour un temps, mon option d’édition à leur service, me semble ici nécessaire pour que vous compreniez, Loraine Capelier, la gravité du piège que d’une main, que je n’ai aucune raison de ne pas croire blanche et pure, vous m’avez tendu.
Mon option était moderniste et même ceux qui n’y ont pas adhéré pourrait le reconnaître.
En tout cas elle était nouvelle et elle dérangeait. Nouvelle par rapport à l’option d’édition conventionnelle, conformiste et rassurante, conçue « pour les enfants et la jeunesse » (selon la première formule d’Hachette) que ces vieilles maisons, en majorité catholiques, semblaient pratiquer, en toute bonne foi, en affectant de ne pas avoir conscience de la routine qui s’était installée et des stéréotypes de conformisme qui s’étaient greffés, au fil du temps, dans l’esprit même de cette option d’édition devenue, en raison de sa généralisation, de sa force économique et de l’approbation de la majorité silencieuse : unique, traditionnelle et incontestable.
Bonne foi ou calcul, conscience ou pas, cette option conventionnelle, conformiste et sécurisante s’étant institutionnalisée pour devenir traditionnelle, donc irrécusable, dans l’esprit du plus grand nombre, ces maisons d’édition, elles-mêmes familiales et traditionnelles, n’avaient aucune raison de ne pas continuer à exploiter le filon que cette option représentait puisqu’elle avait fait ses preuves, s’était acquis un large public et, surtout, était avantageusement rentable financièrement.
Toutes ces raisons que j’invoque étant, Loraine Capelier, pour vous faire comprendre que ces deux maisons citées plus haut avec lesquelles j’ai eu à faire, ne peuvent pas, même un demi-siècle après, être disposées à changer leur fusil d’épaule puisqu’elles ont toujours considéré, et considèrent encore, que mon option moderniste avait été imaginée uniquement pour être antagoniste à la leur – au lieu de la considérer comme complémentaire – afin de les concurrencer et de les supplanter.
Pour ma part, retiré des affaires depuis bien longtemps, je ne vois pas venir ce jour prochain ou ces tenants de l’option traditionnelle institutionnalisée pourraient accepter d’accorder – au nom de la liberté d’expression et de la liberté du commerce – droit d’existence et d’exploitation à cette option d’édition que j’ai soutenue et qu’ont reprise, heureusement mais non sans mal, certains petits jeunes éditeurs nouveaux.
C’est dire que je ne crois pas que ces groupes familiaux d’édition de prévalence catholique puissent ranger, une fois pour toutes, ce fusil avec lequel ils m’ont accueilli.
Fusil symbole de leur intolérance. Fusil qui défend leur notabilité, la crédibilité qu’ils veulent continuer d’inspirer aux majorités, leur quasi exclusivité commerciale, leur priorité, leur puissance économique…etc…
Fusil qui leur est tellement indispensable qu’il me semble impossible qu’ils puissent envisager de le ranger un jour, de le caser dans un musée de conservation où seraient consacré tous les meurtres et avanies qu’ils ont perpétrés pour conserver, tout au long de l’Histoire de la littérature pour la Jeunesse, leur hégémonie.
Je ferai, pour la partie qui me concerne, le rappel de certaines de ces avanies, selon les deux étapes bien distinctes qui ont marqué mon parcours professionnel chez Hachette et chez Hatier :
-Première étape 1973 à 1976 : alors que j’étais aux Éditions Grasset (filiale d’Hachette) directeur de Grasset Jeunesse:
C’est après avoir créé Grasset-Jeunesse, en mai 73, où j’avais atterri après avoir été recruté par Simon Nora, via Jacques Chaban-Delmas premier ministre et Jacques Duhamel ministre des affaires culturelles, c’est-à-dire du vivant du Président Pompidou, qu’en avril 74, à sa mort, le 2 de ce mois-là, soit moins d’un an après, mon introduction dans la bulle Hachette, que je pus mesurer, à la faveur de l’arrivée d’une droite plus dure représentée par Valéry Giscard D’Estaing et Jacques Chirac premier ministre (chapeauté par les extrémistes qu’étaient Marie-France Garaud, Pierre Juillet et Charles Pasqua) les intolérances des directives d’épurations qu’ils prenaient pour sanctionner le prétendu laxisme qu’ils reprochaient au Président Pompidou et à ses gouvernants.
Pour moi, directeur de Grasset jeunesse, en un jour, le 2 avril 74, tout bascula, une fois Simon Nora éloigné de la direction d’Hachette, Mr Marchandise, le remplaçant, se chargea de réparer, selon les instructions qui l’avaient porté à ce poste, le soi-disant laxisme de son prédécesseur, en ne jurant plus que par les vieilles soupes d’Hachette…
Et la rancœur que me témoignait Jean-Claude Fasquelle – un des deux directeurs de Grasset avec Bernard Privat, vexé et nié dans ses compétences puisqu’on ne lui avait pas demandé son agrément pour me recruter –, de se manifester alors, sans retenue, pour rejoindre et abonder, dans le droit fil des sarcasmes qu’on réservait à mon option éditoriale dans le Groupe Hachette.
Une option éditoriale établie sur ces deux formules qui la résumaient et la caractérisait bien :
“Livres de littérature illustrée, conçue par des auteurs et des illustrateurs non spécialisés pour enfants”
“Des textes de vrais et grands écrivains, illustrés par des illustrateurs n’imitant pas les dessins d’enfants”.
La contrariété que cette option basée sur un vécu, une expérience pédagogique, des convictions idéologiques et une philosophie personnelle et non pas le simple résultat de procédés plus ou moins modernes d’édition, déclenchait d’une façon générale dans l’ensemble du Groupe Hachette et notamment en la personne du directeur du département Hachette albums, Maurice Fleurent, des réflexions sarcastiques désobligeantes, qui lui permettaient de prétendre alors, à la faveur de l’avènement au pouvoir d’une droite dure, persuadée qu’elle détenait tous les maillons de la vérité, pouvoir se glorifier de son expérience, du bien-fondé de son option conventionnelle-conformiste-sécurisante et de déclarer que je faisais fausse route, que j’étais «un kamikase»… même s’il ne pouvait s’empêcher de reconnaître aussi que j’étais «un brise-glace»…
A tel point que Jean-Claude Fasquelle, qui était pourtant bien loin d’être concerné par les livres pour la jeunesse et encore moins d’être un expert en psychopédagogie, se permit de dire, alors que j’étais encore en poste dans ce qu’il avait tendance à considérer comme sa maison, 61 rue des St Pères – et qui dira encore plus fortement les mêmes choses quand j’aurais quitté Grasset Jeunesse – à savoir que : «je ne publiais pas des livres pour les enfants» mais qu’il se promettait, lui, une fois que je serai parti, avec les mêmes illustrateurs que j’avais amenés dans la maison, Danièle Bour et Claude Lapointe en particulier, «de publier, enfin, de vrais livres pour enfants».
Ce genre de dénigrement était confirmé à plus haute dose de pugnacité par un autre Jean-Claude, confrère de caste du premier, qui deviendra même directeur d’Hachette Littérature, le bien nommé Lattès de son patronyme, –patronyme acheté à la résidence en bord de mer Lattes, située près de Montpellier, lieu de naissance de sa famille ennoblie par cet emprunt (Ce texte fut écrit avant que j’apprenne son décès)… un jeune homme de bonne famille et bien de sa personne qui, après s’être risqué dans l’édition de livres pour enfants en prétendant que «ses livres étaient plus beaux que ceux de Ruy-Vidal » et avoir essuyé un flop total, gargantuesque et retentissant, s’était armé, vis-à-vis de moi, comme si j’avais été pour quelque chose dans le fiasco qui en était résulté, d’une rancune qui lui fit dire à mon propos, et à propos de mon option éditoriale, dès qu’il se fut rangé, la queue entre les jambes, aux options traditionnalistes d’Hachette que : «le Groupe Hachette ne pouvait pas se permettre d’entretenir une danseuse»
Ces deux discrédits que m’imposèrent deux hommes de mon âge, qui auraient pu être des collègues compréhensifs, sont et restent, comme vous pouvez bien le penser, Loraine Cordelier, inoubliables. Ils venaient de personnes mieux armés que moi pour durer dans la Galaxie Hachette en raison de leur souplesse d’esprit – ou de leur manque de convictions personnelles – puisqu’ils ne voyaient aucun obstacle à se plier aux directives de formatage qu’impliquait cette option d’édition grand public pour la jeunesse.
Une option tellement, banalement et généralement, admise, qu’elle ne pouvait pas ne pas avoir été reprise et partagée par un autre tenant, héritier issu de ces grandes maisons d’édition familiales catholiques, Bernard Foulon, héritier de la grande maison d’édition familiale catholique : les éditions Hatier.
-Deuxième étape de 1979 à 1981: directeur de collections aux Éditions de l’Amitié (filiale d’Hatier).
Bernard Foulon, fils de Michel Foulon et cousin-germain de François Foulon, (fils de Jean foulon) de la même troisième génération, qui, confondant édition et mission idéologique par endoctrinement, se croyait obligé, par fidélité indéfectible au clan, de perpétuer le pacte qui liait la maison dont il héritait à toutes les autres maisons ancestrales “traditionnalistement” catholiques dont plus particulièrement Albin Michel où il est abrité actuellement.
De tous les Foulon que j’ai voulu connaître, après avoir été sollicité par Madame Peltier, dame qui dirigeait une collection de livres illustrés chez Hatier et qui avait été séduite par un des premiers livres que j’avais publiés, initié par mon associé Harlin Quist Qu’est-ce qu’un enfant, Jean et Michel Foulon, tous deux fils de Blanche Hatier et du notaire Adrien Foulon, petits-fils donc du fondateur Alexandre Hatier, me semblèrent, chaque fois que j’ai pu les croiser, des hommes de foi respectables et tolérants de mon incursion dans le métier. Alors que le fils de l’un d’eux, ce Bernard Foulon justement, arrière-petit fils donc de l’ancêtre vénérable Alexandre Hatier, qui prendra la direction des éditions Hatier, au détriment de son cousin-germain François Foulon, relégué lui aux Éditions de l’Amitié, peu de temps avant que je n’arrive dans cette succursale, déclarait, comme Mme Boulaire, sans que nous ne sous soyons jamais rencontré, qu’il haîssait tous les livres que je publiais.
Aux Éditions de l’Amitié, dans cette succurssale d’Hatier où j’étais arrivé, sans l’avoir cherché, après sollicitations de François Foulon, (ce cousin-germain haï par Bernard Foulon), et demande de sa parente Catherine Scob – qui avait choisi de masquer son appartenance à la famille foulon en adoptant le nom de son mari le coureur cycliste Michel Scob – j’eus vite fait de comprendre pendant les deux ans que je passai à leur service, à quoi pouvaient mener, dans ces sphères d’orgueil et d’héritages, sous prétexte de fidélité familiale, les présomptions de création que certains derniers arrivants s’octroyaient à imposer en matière de littérature pour la jeunesse.
Le parcours de Bernard Foulon, qui ne manqua pourtant pas de coup de pouces pour être propulsé à des postes prestigieux de l’édition française, est explicite et je crois pouvoir en déduire, en fonction de la manière dont il usa avec moi, qu’il ne brillait assurément ni par sa clairvoyance, ni par son sens des affaires, puisque, malgré sa position d’héritage de grand directeur de la maison Hatier puis de celle, ensuite, mais pendant un temps très court, comme son père l’avait été avant lui, à la Présidence du Syndicat National de l’édition, il conduisit si bien les intérêts de l’entreprise familiale qu’il l’entraîna à une mise en liquidation de biens, précédant, pour éviter la honte d’une faillite, son rachat de secours par un plus gros poisson de la profession : le groupe Hachette.
Pour le détail, Bernard Foulon qui exécrait les 30 livres que j’avais publiés à l’Amitié puisque c’était son cousin-germain, François Foulon, qu’il jugeait responsable de leur existence, fut le fossoyeur de ces 30 livres qu’il solda frauduleusement, par rétorsion, sans dédommagement des concepteurs, auteurs et illustrateurs concernés, après que j’eus intenté et gagné un procès que je fis aux Éditions de l’Amitié pour la censure du livre La famille Adam de Michel Tournier…
En conclusion de quoi, Loraine Capelier, je ne vois pas pourquoi, quelle que puisse être, en fonction de votre jeunesse – de celle que je présume du moins puisque je ne vous connais pas et ne connais pas non plus la position que vous occupez chez Didier Jeunesse – votre opinion personnelle dans cette affaire et la part que vous avez pu prendre au sujet de cet avant-gardisme et de son militantisme, je pourrais, en l’occurrence, oublier de penser que Didier Jeunesse est, ou a été, une filiale de Hatier, actuellement elle-même filiale de Hachette, et en fermant les yeux, devenu amnésique, m’exposer ainsi à prendre les risques d’aller me ranger du côté de ceux qui ont toujours refusé, catégoriquement, de considérer et d’admettre le bien-fondé des livres que je publiais.
Non, vraiment, je ne vois pas pourquoi j’irai ainsi, en me reniant, conforter le pacte de guerre que ces grandes maisons catholiques ont fait, entre elles, tacitement et sournoisement, pour abattre l’option d’édition nouvelle qu’avec quelques petits éditeurs novateurs, j’ai toujours défendue.
Et non, trois fois non… Et encore non, vraiment, je ne vois pas pourquoi, à l’opposé de tout ce qui me fut infligé sans que jamais la presse n’en parle, soudainement, tournant casaque, une des filiales du Mastodonte Hachette qui m’a toujours considéré comme un ennemi, prendrait le risque de se mettre à saluer l’originalité, l’honnêteté, le dynamisme et les mérites d’un mouvement novateur que par tous leurs moyens et particulièrement ceux de la distribution en librairie, ce Groupe n’a cessé de combattre pour le mettre en pièces et l’exterminer.
Quelles que soient les raisons qu’on puisse invoquer pour tenter de comprendre les motivations de cet ostracisme qu’on m’a infligé, je suis contraint, moi, de déduire qu’elles étaient injustifiées, sectaires et intolérantes !
Et, encore même, qu’elles étaient extrémistes et véritablement meurtrières!...
Le processus n’est pas extraordinaire : l’attitude sectaire et d’intolérance est le plus souvent de type réflexe. C’est celle que se croient obligés de prendre des entêtés-ées de mauvaise foi, rendus-ues toujours d’autant plus injustement et plus radicalement inflexibles, qu’ils et elles se sentent menacées dans leur prestiges d’hommes et de femmes de pouvoir et dans les privilèges dont ils bénéficient et qu’ils ont peur de perdre, ou de ceux – I want more and more and more !– dont ils escomptent encore bénéficier.
Plutôt que d’accepter de considérer qu’“il faut de tout pour faire un monde ” et d’accepter que d’autres manières de voir les choses puissent exister, leurs dents longues leur dictent d’autres lois et ils, et elles, se croient contraints de se maintenir en offensive permanente, l’arme à la main, en refusant d’admettre que la vérité, comme la création (littéraire ou artistique) soit faite de nuances et de subtilités et qu’elle puisse appartenir, dans un pays de droit où la liberté de s’exprimer a cours, à qui se croit autorisé de la manier, de l’interpréter, de la reconsidérer et de la renouveler pour lui redonner du sens …
Hitler, artiste raté, faisait aussi – toutes proportions gardées –, de même, en appelant «dégénérées» toutes les expressions de l’art qu’il ne cautionnait pas.
Ma conclusion étant qu’à se persuader de ne voir, en chaque novateur qui n’a pas voulu, délibérément voulu, être dans leur camp, que des ennemis irréductibles, ces soldats-tes du conformisme, n’ont pas d’autres choix, puisqu’ils-elles refusent de reconnaître leurs torts en s’avouant qu’ils n’ont pas été assez futés-ées pour avoir eu le flair et l’intelligence de reconnaître et d’encourager ces novateurs et leurs novations, que de se draper dans l’orgueil, la vanité, le persiflage, le dénigrement et le refus de reconnaître et d’admettre les qualités de ces novateurs et de leurs novations.
C’est exactement ce que fait Mme Boulaire et ce que firent avant elle, Jean-Claude Fasquelle, Jean-Claude Lattès et Bernard Foulon – en s’arque-boutant pour ne pas lire en eux-mêmes ce que leur dictait leur conscience, alors qu’ils devaient bien se savoir, dans leur for intérieur, eux qui se flattaient d’honorer des groupes catholiques, en désaccord et contradiction avec ces principes de la chrétienté qui leur commandaient de faire passer les intérêts de la jeunesse de notre pays avant leurs appétits et intérêts de puissance et leurs appétits et intérêts financiers.
Ceci étant dit, je ne pense pas qu’un jour, les Fasquelle, Lattès… – ce texte , je le répète, fut écrit avant que je n’apprenne le décès de ce dernier – et Foulon… Patte… et consort…puissent faire, eux qui étaient si fiers de m’avoir mis au tapis, un moindre mea-culpa en avouant leurs péchés de vanité et d’orgueil, leurs désirs de célébrité et leur prétention à tenir le haut du pavé, et, par-delà tout le reste, leur volonté effrénée de représenter le dessus du panier et de passer pour les cadors de leur profession…etc….
J’exclue du lot de ce panégyrique affligeant Mme Boulaire puisque j’ai la conviction que, tôt ou tard, par nécessité, si elle veut continuer de briller dans ce domaine des productions pour la jeunesse qu’elle a choisi, en tentant, frauduleusement de se présenter en historienne, elle sera bien forcée, par opportunisme plus que par honnêteté, de mettre au rancard ses jugements catégoriques, discréditeurs et falsificateurs de monomaniaque mégalomane.
Pour l’instant, j’attends donc, Loraine Capelier, une réponse de Didier jeunesse, de vous-même ou d’une autre personne représentative de votre maison, en escomptant bien que l’on me dira que la présentation de cet “avant-gardisme et militantisme” respectera dans l’Histoire de l’album, ce qu’il y eut de meilleur dans ses intentions et dans les publications qui en émanèrent pour représenter l’option qui l’avait fait naître selon les deux formules qu’il s’était donné et que je répète intentionnellement : “Livres de littérature illustrée, conçue par des auteurs et des illustrateurs non spécialisés pour enfants” et “des textes de vrais et grands écrivains, illustrés par des illustrateurs n’imitant pas les dessins d’enfants”.
Si cette réponse ne me parvenait pas dans les prochains jours, disons avant la fin du mois de septembre, je serai amené alors à en tirer deux conclusions :
-que Didier Jeunesse préfère s’en tenir à la version discréditante de Mme Boulaire et qu’il la maintient sans amendement,
-que Didier Jeunesse a choisi de supprimer carrément de son ouvrage Histoire de l’album ce passage traitant de l’avant-gardisme et du militantisme.
En vous faisant remarquer, Loraine Capelier, que dans ces deux cas, pour moi et pour tout le monde, ce serait alors, de la part de Didier Jeunesse, une affirmation de son parti pris, intentionnel et délibéré, non seulement de dévalorisation de ce mouvement d’avant-garde mais aussi, faute plus grave, de négationnisme et de déni d’histoire.
Auquel cas, je prendrai alors toutes les initiatives nécessaires pour dénoncer, par tous les moyens dont je dispose, ce que je considèrerai comme un acte malhonnête et préjudiciable, visant à déshonorer à la fois ce mouvement littéraire et graphique d’avant-garde d’ampleur nationale ainsi que les auteurs, les illustrateurs, les concepteurs, les directeurs de collection et les éditeurs de notre pays qui en ont été les initiateurs.
Avec mes salutations. François Ruy-Vidal
2018/09/14 DE LORAINE CAPELIER A FRV
Cher François Ruy-Vidal,
Je vous réponds en effet avec un certain décalage temporel, et vous prie d'excuser ce délai. Nous avons finalisé le texte et la maquette de l'ouvrage de Cécile Boulaire cet été. Le temps que la rentrée se fasse, et que chacun rentre de congés (vous n'êtes pas sans savoir qu'un ouvrage nécessite nombre d'intervenants précieux, du relecteur à l'imprimeur), je prends donc le temps de vous répondre.
J'ai bien noté votre désaccord pour la reproduction des images. En revanche, le contenu du texte appartient à la liberté d'expression de l'auteure. En tant qu'éditeur, les propos tenus par Madame Boulaire - autrice que nous avons délibérément choisie, pour répondre à vos précédents messages, car nous estimons beaucoup son travail et ses compétences- nous semblent tout à fait corrects et pertinents.
C'est pourquoi nous sommes heureux de les publier, tant le sous-chapitre vous concernant que l'intégralité de ce riche ouvrage.
Je suis profondément désolée que nos avis divergent, mais je le respecte tout aussi profondément (nos avis cependant se rejoignent envers" Oscar et Erick", je suis une grande lectrice de Marcel Aymé, et j'ai travaillé aux éditions Gautier-Languereau).
J'en profite aussi pour vous redire combien j'ai apprécié faire la connaissance, même à distance, de madame Viviane Ezratty, dont je n'ai à aucun moment souhaité abuser de la gentillesse, mais qui m'a permis, dans sa grande amabilité, de pouvoir vous contacter. Pour le reste, il n' a jamais été question de lui en demander davantage sur la suite de ce projet.
"Lire et choisir ses albums, petit manuel à l'usage des grandes personnes" (titre et sous-titre définitifs) sera disponible en librairie d'ici la fin du mois de septembre.
Encore une fois, je regrette que cette publication n'obtienne pas auprès de vous le même enthousiasme qu'au sein de la maison, mais vous prie d'agréer mes salutations respectueuses.
En vous souhaitant une belle journée, Loraine
2018/09/15 DE FRV A LORAINE CAPELIER
Votre réponse me persuade mais je n’en attendais pas moins.
De Didier Jeunesse pour les raisons que je vous ai longuement exposées dans ma dernière lettre et de Mme Boulaire-Binaire-Je-suis-partout, pour toutes les turpitudes qu’elle a déjà, soigneusement et perfidement, distillées sur les livres que j’ai publiés.
Il est bien clair cependant que je ne vous ai pas accordé, et que je ne vous accorde pas, le moindre droit de reproduction des illustrations que Mme Boulaire a choisies.
Ce qui voudrait peut-être dire que je peux supposer, puisque vous m’apprenez – après m’avoir laissé dans l’ignorance depuis ma réaction de refus –, que l’ouvrage est maintenant en cours et que vous auriez pu vous être servi, malgré mon opposition, de ces illustrations…
Sachez alors que, dans ce cas, Didier Jeunesse ayant été averti, je n’hésiterai pas, s’il contrevenait à ma décision, à lui réclamer autant de dédommagements qu’à l’auteure coupable du dénigrement. Dénigrement qui serait évalué juridiquement comme calomnieux, préjudiciable et destiné à nuire aux intérêts des ayants-droits des livres cités.
Dans le cas contraire, soyez assurée, puisque, le plus souvent, c’est par l’absence que l’on brille le mieux, que les livres que j’ai publiés continueraient d’être controversés mais que la Boulaire récolterait, forcément, en contrecoup, pour ce discrédit avoué et clamé, le désaccord de tous ceux de la profession, nombreux, qui n’ont pas chaussé ses lunettes dépréciatrices.
Les choses ne se terminant pas toujours comme nous les planifions, j’irai jusqu’à penser que ses prétentions à vouloir jouer à l’historienne en chef de la littérature pour la jeunesse en prendraient, et je m’en réjouis, le sérieux mauvais coup qu’elle mérite!
Ce qui me semble en somme, étant donnée son équation personnelle et son arrivisme, puisque elle incitera de cette façon à ce que l’on reparle encore d’elle, et que, même en mal, cela lui procure des points pour avancer dans la hiérarchie de sa congrégation CNLJ-Joieparleslivres-BNF, la parfaite démonstration des conclusions que j’avais tirées à son propos, voilà déjà un certain temps et que vous pouvez consulter sur mon blog.
Pour ce qui est de du rôle, Loraine Capelier, que vous avez joué, ou qu’on vous a fait jouer, je trouve que vous auriez pu m’épargner les éloges sur Mme Boulaire que vous vous êtes cru obligée de m’infliger. Ce n’est pas moi, en tout cas, moi qui ai toujours obstinément refusé les titres et autres mentions honorifiques qui me furent offerts, qui pourrais, en fin de vie, me rallier à ce genre de grossiers témoignages d’affirmation de qualités et de compétences.
J’ai même plusieurs fois vérifié le contraire et que “plus on en avait et plus on les exhibait et moins on les méritait !”
Vous trahissez bien là que vous êtes aux ordres. Cette dernière lettre-même, vous aurait-elle été dictée ?...
Plutôt que de vous complaire à répéter ces louanges pour enfumer votre divine, vous feriez mieux d’entendre les sarcasmes que profèrent ses collègues et ses élèves.
En tout cas, ce que je peux, moi, vous affirmer, après avoir, sur le conseil d’Annie Renonciat, lu minutieusement les autres divers écrits de votre auteure, est que tous ses titres et ses activités de super-manager de déploiements en tous genres, en toutes matières et en tous lieux, ne font que me confirmer qu’elle est une mégalomane avide de pouvoirs et de notoriété. Une “prête-à-n’importe- quelles-fariboles” pour paraître unique, ineffable et irremplaçable!
Toutefois, à l’avantage de Didier Jeunesse, je me dois de remarquer, de remarquer en bien, que vous avez modifié le titre de votre ouvrage et que ce rattrapage va dans le sens de votre parti pris, subjectif et non exhaustif, de faire, selon votre choix, un livre avec des images de certains albums. Un choix est un choix ! Il révèle et il trahit. Et même s’il se veut “ratisseur” pour être commercial et généralisateur, donc populaire, donc frelaté, celui de Mme Boulaire, donc celui de Didier Jeunesse, énoncera et prouvera ainsi sa partialité et son manque d’exhaustivité.
Pour ma part, je me sens maintenant, après avoir averti Isabelle Nières-Chevrel de l’usage abusif que fait Mme Boulaire d’une expression de son cru “couleurs ou montages saturés”, de riposter, à ma manière, en dévoilant, dès maintenant, les manigances intentionnelles de Mme Je-suis-partout, et en me réservant le bonheur de récidiver ensuite, plus tard, quand j’aurai pris connaissance du contenu réel de l’ouvrage et selon ce que j’y découvrirai.
Toutes réactions, y compris celles juridiques, que je me sens en droit, par précaution, d’envisager puisque mon avocat a déjà été instruit des divers assauts de sape auxquels Mme Boulaire, l’auteure, s’est livrée dans le passé.
En envisageant pour l’heure, dans le cas de ce livre prévu par Didier Jeunesse, ceux qui pourraient dépendre de sa responsabilité d’éditeur.
Pour ce qui est de vous, Loraine Capelier et du souvenir que je garderai maintenant de vous – rassurez-vous, vu mon âge, ce ne sera que pour très peu de temps !– sachez que je n’ai pas du tout apprécié que vous osiez vous servir de la mansuétude et de la générosité de Viviane Ezratty, en abusant de sa crédulité, pour lui demander d’intercéder… alors que votre seul objectif, aux ordres ou pas, était de me faire passer pour une cruche.
Toutefois, à toute chose malheur étant bon, cet intermède m’a instruit en m’avertissant. J’ai ainsi appris que, quelle que puisse être l’honnêteté et la rigueur de la personne qui est responsable de la gestion des archives que j’ai déposées à la Médiathèque Sagan, en l’occurrence pour l’heure Viviane Ezratty et Hélène Valotteau – mais demain qui d’autre ?...– il ne sera pas de trop qu’un juriste veille, avec mes ayants droits, sur les autorisations qui pourraient être données à l’avenir.
Instruit et averti, donc échaudé…je vais faire le nécessaire dans ce sens pour que cela n’arrive plus.
En vous remerciant de la part que vous avez prise dans cette négociation et avec mes dernières salutations.
François Ruy-Vidal