2018/09/27. EN SUITES D'UN LIVRE A PARAITRE EN POLOGNE ET A PROPOS DE MME ISABELLE NIERES-CHEVREL
2018/09/27 EN SUITE DE LA PUBLICATION EN POLOGNE DU LIVRE DE NATALIA PAPROCKA
RETOMBÉES DES TRACTATIONS AMORCÉES
À PROPOS DES DEUX LIVRES EN PRÉPARATION
À DIDIER JEUNESSE ET
À L’UNIVERSITÉ DE CRACOVIE
Chère Natalia Paprocka,
Sans que vous en soyez directement responsable, le fait que vous ayez cité, pour étayer les thèses que vous développez dans votre livre et que vous m’avez soumises pour approbation, des propos tenus par Isabelle Nières-Chevrel a déclenché, lorsque j’ai placé, sur mon blog, les échanges qu’il y avait eus entre nous, une controverse qui m’incite à des rectifications.
Je vous rappelle à cet effet les deux points litigieux en question : Le terme «couleurs saturées» employé pour caractériser tous les livres que j’ai publiés et l’accusation faite à Maurice Sendak de pratiquer le faux dessin d’enfant.
1- LE TERME «COULEURS SATURÉES.»
Vous inspirant des lectures relatives à la littérature pour la jeunesse en France que vous avez faites, vous avez repris, inconsidérément, un terme qui a de quoi me mettre hors de moi, celui de «couleurs saturées», que vous avez appliqué, sans méfiance mais sans discernement, en généralisant, comme il vous avait été donné par les analystes françaises qui l’ont utilisé avant vous, à tous les livres que j’ai publiés. Généralisation qui n’a aucune raison d’être puisque cette «saturation de couleurs», sans aucun blanc dans les pages, ne peut être employée qu’à propos d’un seul livre parmi les 150 que j’ai publiés : L’oiseau qui radote de Nicole Claveloux et Bernard Bohomme.
Pensant que vous aviez recensé ce terme dans les écrits de Mme Boulaire puisque celle-ci l’utilisait dans le chapitre sur l’Avant-gardisme du livre Histoire de l’album à paraître aux Éditions Didier Jeunesse – première fois pour moi de prendre, le 26 juin 2018 exactement, conscience de ce terme érigé en jugement de valeur –, j’ai jugé bon de vous faire part des falsifications récurrentes auxquelles s’était déjà livré Mme Boulaire lorsqu’elle parlait des livres que j’ai publiés.
En suite de quoi, vous m’avez démenti en assurant que c’était dans les écrits d’Isabelle Nières-Chevrel que vous aviez trouvé ce terme.
2- L’ACUSATION DE FAUX DESSINS D’ENFANT VISANT MAURICE SENDAK.
Croyant nécessaire alors de vous avertir qu’il fallait prendre avec prudence les jugements qui avaient été émis, plus particulièrement en matière d’illustrations, par des bibliothécaires néophytes en matière artistique qui ne se référaient qu’à une seule option d’édition pour enfants faite de textes adaptés illustrés de faux dessins d’enfants, j’ai cru bon de rappeler ce qui m’avait été dit à propos des illustrations de Maurice Sendak, qualifiées, à tort, de faux dessins d’enfants, par une analyste que pourtant je respecte et j’admire Mme Isabelle Nières-Chevrel. Celle-là même que vous me déclariez avoir lue et dont vous reportiez certains avis dans votre projet de livre sur l’édition française pour la jeunesse.
Par acquis de conscience, souhaitant que vérité soit faite, j’ai adressé à Isabelle Nières-Chevrel – avec qui je n’ai repris contact que dernièrement, exactement le 3 août 2018 –, les textes, relatant de nos tractations et mis sur mon blog, relatifs à votre projet de livre.
Textes que j’ai cependant placés sur ce blog afin qu’ils servent de bases et de référence à tous les thésards-des qui s’y branchent habituellement et qui m’adressent ensuite leurs commentaires ou leurs demandes de précisions.
A titre d’exemple, encore que tous les commentaires reçus ne soient pas, tant s’en faut, toujours aussi laudatifs, puisque je reçois aussi des insultes des anciennes adeptes de Geneviève patte, voici un témoignage :
«Je viens de lire le dernier article mis sur ton blog, reçu par notification et je tiens à te dire tout le plaisir profond que j’ai à te lire. Je suis fascinée par ta ténacité, par la clarté de ton esprit et la précision de ton expression. Et bien sûr je suis d’accord avec tout ce que tu dis et je jubile sur les malentendus que la langue offre, par exemple sur le mot anti-pédagogique… Cette personne polonaise est également très belle qui accepte de jouer le jeu de la clarté. Bref, c’est un grand moment de réflexion et de remise à jour. C’est même sublime, sur une telle longueur de temps. Merci beaucoup de m’avoir permis de participer.
Je vais lire les autres articles. Et en plus de tout ça, je suis heureuse d’avoir de tes nouvelles.
Textes qui portaient, Natalia Paprocka, à partir de ce que vous repreniez d’Isabelle Nières-Chevrel, une accusation injuste que j'ai formulée contre elle, puisqu’elle n’a jamais écrit que Maurice Sendak pratiquait le faux-dessin d’enfants.
En foi de quoi, faisant amende honorable et présentant, sur ce point précis, mes excuses à Mme Isabelle Nières-Chevrel, je prie les lecteurs de ce blog de trouver ici, en droit de réponse, ses protestations hautement justifiées :
«Dans le courriel que je vous ai envoyé le 18 septembre 2018, je vous écrivais que j’avais retrouvé la source de votre affirmation – à mes yeux absurde – que j’aurais pu écrire que Sendak imitait le dessin d’enfant dans Max et les Maximonstres, et je vous recopiais le passage qui pouvait être la source de votre lecture erronée, parce que trop rapide.
Je vous redonne ce passage : “L’artiste peut jouer de deux esthétiques graphiques, attribués à deux narrateurs iconiques distincts. C’est ce que nous trouvons avec l’insertion de dessins attribués à un des personnages du récit, et en particulier à des enfants. Ces images d’images sont des pastiches de planches ethnologiques dans Les Derniers Géants de François Place, des pastiches de dessins d’enfant dans Max et les maximonstres et dans Un baiser pour Petit Ours (1968) de Maurice Sendak.
Babette Cole recourt à l’écart qu’offre la cohabitation de deux techniques graphiques dans Comment on fait les bébés (1993). Les dessins qu’elle prête aux deux enfants introduisent la mise à distance nécessaire pour que les explications en images que ceux-ci donnent à leurs parents (sur la manière de faire des bébés) n’aient pas les allures d’un impudique Kāma-Sūtra” (page 131 dans l’édition originale).
Hors contexte, la phrase peut prêter à confusion. Dans un développement sur les deux narrateurs (iconique/ textuel), si souvent présents dans les albums, je faisais référence dans Max et les maximonstres à une image dans l’image – le dessin qui est punaisé au mur quand Max dévale l’escalier (ce qui donne à penser que ce n’est pas la première fois qu’il visite le monde des maximonstres). L’emploi du pluriel peut être équivoque si on lit vraiment trop vite: il y a un dessin dans Max, plusieurs dans Un baiserpour petit ours et dans Comment on fait les bébés.
Mais, dans la longue missive à Mme Natalia Paprocka que vous datez du 26 septembre 2018, vous reprenez calmement votre argument que je suis une néophyte parce que je suis allée “jusqu’à dire par exemple que les illustrations de Where the Wild Things are de Maurice Sendak imitent les
dessins d’enfants.”
Que l’on tente de vous signaler une erreur est donc vain ?
Vous avez raison de vouloir que l’on ne déforme pas votre célèbre déclaration “Il n’y a pas de couleurs pour enfants, etc.”
Ce qui vaut pour vous vaut pour tous ceux qui vous lisent.
Je suis comme vous: je ne veux pas que l’on déforme mes propos et mes écrits.»
Bien à vous. Isabelle Chevrel