3. LES IMAGES LIBRES 3. 2021 09 01 MESSAGES DE ET A LOÏC BOYER
3.LES IMAGES LIBRES.TROISIEME ÉPISODE DU FEUILLETON.
PREMIER ENVOI DE LOÏC BOYER
D'UNE PETITE PARTIE DE SON TEXTE
CELLE« ME CONCERNANT »
Le lecteur trouvera ci-après les derniers messages que Loïc Boyer et moi-même avons échangés dans le courant du mois de septembre 2021, en vue de finaliser, avant publication, son livre Les images libres.
Les miens venant en réponse de la seule petite partie de son livre, partie très restreinte, qu'il m'adressa en affirmant que c'était la seule qui me concernait, afin qu'il tienne compte de mes demandes et propositions de correction bien entendu, mais sans avoir alors le sentiment que j'aurais à le forcer à corrections explicites...
Mais je comprendrai vite, lorsque la représentante des Éditions MeMo, Caroline Lascaux me contactera et m'enverra d'autres parties de son livre que Loïc Boyer mentait, lorsqu'il parlait de « la partie me concernant »... A savoir que j'étais impliqué dans d'autres parties du texte de son livre.
MES RÉACTIONS AU PREMIER ENVOI
DE CETTE PARTIE DU TEXTE DE LOÏC BOYER,
« ME CONCERNANT »
Pour faciliter la lecture, le texte de Loïc Boyer est inscrit en italique et le mien s'inscrit à la suite en chaque point litigieux pour préciser et rectifier les erreurs d'interprétations ou les falsifications que Loïc Boyer s'autorise à faire.
2021 09 01 MESSAGE DE LOÏC BOYER
Objet: Extraits te concernant:
Bonjour François, comment vas-tu?
Voilà une paie qu’on ne s’est écrit, le passage des vacances ayant de mon côté pas mal entamé mes routines de travail. Mais la rentrée est là ...
... je te mets en pièce jointe les extraits de mon livre qui concerne ta personne.
Si tu veux bien les lire et me dire le cas échéant si j’ai commis des erreurs ou des amalgames, j’en serais fort heureux.
Bien à toi,
----- Mail original ----- De: "Loïc Boyer" <monsieur@ccmag.fr> À: "François Ruy-Vidal" <ruyvidal@free.fr>, Envoyé : Mercredi 1 Septembre 2021 14:57:54
2021 09 09 DE FRV A LOÏC BOYER
J'étais à la montagne et ne lis ton texte qu’aujourd'hui.
Que dire?... Je suis surpris par le ton personnel et bien affirmatif que tu emploies. Par contre, tout en comprenant ton désir de ne pas paraître conventionnel et pédagogique... etc... mais en ne l'approuvant pas, je m'aperçois que tu arranges certaines vérités basiques à ta façon et qu'elles risquent de paraître superficielles et de passer au-dessus de la tête des lecteurs.
Je veux dire par là qu'en plusieurs points de ce que tu m'as donné à lire, je me vois confronté à des demi-vérités, voire à des allégations approximatives, alors que par ton style enlevé, plein de vivacité, ces approximations sont présentées comme si elles étaient des certitudes historiques. Tu brodes et surbrodes mais en escamotant.
Si tu souhaites que je corrige tes erreurs, plutôt qu'un Pdf, donne-moi un texte normal et je te le renverrai avec mes suggestions de rectifications mais sans te les imposer puisque c'est ton livre.
A toi de décider.
Encore heureux que tu ne continues pas à dire ce que tu laissais dire à Étienne Delessert à propos des Contes d'Eugène Ionesco et que tu répétais dans une de tes vidéos de Cligne Cligne Magazine comme si c'était du bon pain :
« L'idée était de moi – Beckett ou Ionesco –, mais après avoir publiés les deux premiers contes chez Harlin Quist, je me suis rendu compte que nous ne serions jamais payés (...) et plutôt que de régulariser les comptes...»
Je t'adresserai demain, puisque j'ai pu maintenant obtenir, de mon ami Georges Lorenzo, les photos de la première représentation – en juillet 1960, à Bouisseville, fief de Christiane Faure, belle-soeur d'Albert Camus –, de La cantatrice Chauve d'Eugène Ionesco, montée par Abderrahmane Kaki, où j'avais été invité par Claude Chebel, dans laquelle Georges Lorenzo jouait, le texte de ma narration de cette représentation dans lequel je mentionnais, puisque les réactions de mon fils (sept ans) qui m'accompagnait me les inspiraient, des vertus de l'humour et des aberrations d'épuration idéologique dans lesquelles, depuis 1945, s'enferraient les institutions d'éducation en matière de littérature pour la jeunesse.
Portrait de Georges Lorenzo, mon compagnon de théâtre, dans le sillage d'Albert Camus.
Voilà un terme “Littérature” que tu n'évoques pas! Ni mon principe des trois lectures !... comme si tu ne te préoccupais que de ce qui se voit et pas de ce qui se lit et se déchiffre !
Tu m'associes à Quist et à Delarge, tu aurais pu tout aussi bien me soumettre à Fasquelle ou à Scob, comme si je n'étais pas capable de tenir tout seul.
Et pour ce que tu m'as donné à lire il est peu question de graphisme ! ... Peut-être que tu en parles mieux dans les parties qui ne me concerne pas ?...
J'attends ta réaction. François
2021 09 10 DE FRV A LB
Dépêche-toi...
... Je vais quitter la scène pour deux mois et j'ai très peu de temps à t'accorder pour rectifier des allégations qui pourraient t'être reprochées par les historiens-nes, s'ils et elles existent, de la Littérature pour la jeunesse.
Je ne veux pas être accusé de retarder la parution de ton livre.
Ta version Pdf m'emm... et je souhaite que, pour me faciliter les choses, tu m'adresses ton texte en copie normale de façon à ce que mes commentaires de rectifications apparaissent point par point dans le cours de ton récit.
Il est bien entendu que tu feras ensuite ce que tu voudras de mes rectifications.
A toi. FRV
2021 09 10 MESSAGE EN RETOUR DE FRV A LB
Voilà j’ai trouvé la solution ... et je te retourne en PJ ton texte avec mes rectifications. Fais-en ce que tu veux mais, je t'avertis, il sera versé aux archives.FRV
Ch1
« Seule la collection « Jeunes bibliophiles », initiée par les éditions Gautier-Languereau, vise un public de jeunes lecteurs sur une dizaine d’années à partir de la fin des années 1950. Les livres seront magnifiques mais le catalogue mince. Toutefois un recueil de nouvelles de Marcel Aymé (Oscar & Erick, 1961) illustré de collages signés de l’artiste Jacques Carelman, qui se déploient dans des pliages et des rabats étonnants, va particulièrement toucher
François Ruy-Vidal, alors jeune instituteur féru de pratique théâtrale.»
J'étais un littéraire et le théâtre écrit, celui de Molière, de Musset, de Vigny, de Claudel, de Shakespeare, de Pirandello, de Peguy, de Tennessee Williams, de Thornton Wilder, de Sean O'Casey, de Calderon de la Barca, de Cervantes et surtout de Tchekhov, me passionnait à l'égal des romans de nos écrivains internationaux
(...) «La plupart des livres pour la jeunesse, publiés par Delpire, seront d’ailleurs repris par d’autres maisons tout au long des décennies suivantes, à commencer par Max et les maximontres de Maurice Sendak qui ressortira donc à L’École des loisirs dès 1973. Fruit d’une gestation complexe, cet album publié d’abord à New York bénéficie du long apprentissage de Sendak auprès du couple formé par Crockett Johnson et Ruth Krauss dont il illustrera régulièrement les textes pendant une dizaine d’années. Après quelques tentatives en solo il parviendra à la justesse de Where the Wild Things Are en levant le voile sur ses angoisses d’enfant et en les racontant, en les dominant, les couchant sur le papier de la même manière Max veille alors que sont couchés ses monstres après leur terrible fête.
La publication de ce livre par Delpire en 1967, quatre ans après l’édition originale par Harper & Row, va progressivement marquer les esprits : pour une fois est proposé aux enfants un héros rebelle à l’autorité familiale, puissant mais conscient de ses limites et surtout qui ne cesse pas d’être aimé.
Bref, une figure complexe et en cela, salutaire. À la fois pour les enfants entre les mains desquels on confiera l’album mais également pour ceux qui cherchent à créer une littérature pour la jeunesse appropriée à ces êtres qui grandissent dans cette seconde moitié du XXe siècle.
François Ruy-Vidal est de ceux-là, qui, rencontrant Maurice Sendak à New York,se jeta sur lui en criant «I’ll eat you up!» — il n’aurait pu le remercier autrement.»
Non !... Même si ce que tu dis aurait pu être dit et que j’ai effectivement dit à propos de l'album de Sendak, à France Inter, lors d'une émission Livre ouverture sur la vie du couple Roger Bocquié-Monnique Bermond qui détestaient l'album de Maurice Sendak, n'y voyant que des monstres répugnants...
Ce jour dont tu parles, c'est Maurice Sendak, que je ne connaissais pas, qui m’a interpellé, à l’occasion des prix accordés par le New York Times à deux livres que j'avais initiés, Le voyage extravagant illustré par Nicole Claveloux et Conte Numéro 1, d'Eugène Ionesco illustré par Étienne Delessrt figurant dans les dix meilleurs livres illustrés de l’année... Prix accordés par un jury dont Sendak faisait partie... en me disant précisément « At last I met the french shadow of Harlin Quist’s books ! » en me faisant comprendre qu’Harlin Quist s’attribuait Outre Atlantique, comme Delessert d'ailleurs, tous les mérites de la publication du Conte numéro 1 d'Eugène Ionesco.
J'étais mis devant le fait accompli je n'étais qu'une ombre à New York et je devais m'en accommoder.
Le rêve américain de m'intéressait pas...
A moi de me retirer et de ne me consacrer qu'à ce que je pouvais produire en France et en Europe!
(...) « Dans ce paysage éditorial contrasté mais fragile — des héritiers de vieilles maisons souvent scolaires ou religieuses ou bien des visionnaires sans véritable ligne directrice— la place qu’occupera François Ruy-Vidal est claire: il appliquera une véritable politique éditoriale d’une part à l’aide de concepts auxquels il est fermement attachés et d’autre part en «tentant de remettre le genre du livre d’enfant entre les mains de ceux qui n’auraient jamais dû s’en dessaisir : les auteurs et les illustrateurs.»
CH2
« Les choses vont donc véritablement changer en France avec la parution des livres publiés sous le label Les livres d’Harlin Quist. La rencontre de ce dernier avec François Ruy-Vidal, et l’avènement d’une toute nouvelle génération d’illustrateurs qu’ils vont accompagner pendant une quinzaine d’années, vont marquer en profondeur le monde de l’édition - et les jeunes lecteurs.»
Non plus !... Pas exactement !...Tu arranges l’histoire à ta façon mais on ne voit pas pourquoi!
Harlin Quist était persuadé, comme il n’arrêtait pas de le proférer, que nous n’avions pas en France, ni de bons auteurs, ni de bons illustrateurs et je lui ai imposé Claveloux dont il aurait souhaité, en octobre 67 à la Foire de Francfort que je ne montre pas les illustrations du Voyage extravagant qu’il jugeait “unprofessionelles”.
Et, c'est moi qui lui avais suggéré Étienne Delessert, après avoir vu un lay-out de Sans fin la Fête, dont Delpire ne voulait pas, alors qu’il était typographe à Paris, rue Véron, chez Albert Hollenstein, « le typographe qui a fait connaître l'Helvetica aux Français» ...
« Si, à l’origine, Harlin Quist envisageait d’en faire un simple agent en France, l’enthousiasme de François Ruy-Vidal pour le projet...
Harlin Quist cherchait un commissionnaire pour les livres en paperback qu'il avait édités à New York et, sur les recommandations de John Ashbery qui avait le même agent américain que lui à Paris, Missis Bradley, il me contacta pour que je devienne son agent. Décision qu’il maintint même quand je lui eus dit que je n’avais pas pour ambition de devenir un commissionnaire... et qu’il s’efforça ensuite de m’imposer, une fois notre contrat signé, après deux ans de ma part d’atermoiements, pour se prouver à lui-même qu’il était plus fort que moi.
Mais je le répète, je n’avais plutôt que réticences face à cet Amerloch Yankee imbu de son américanisme qui se présentait, au nom du panaméricanisme et de son statut suprématiste de wasp, comme un donneur de leçons universel.
Projet d’association auquel il me fallut deux ans pour consentir, en ayant, entre temps, pour pas un rond, sinon le prix du voyage Paris-New York et d’être nourri aux USA, passé 3 fois dans l’année pendant chaque fois 3 semaines, à donner toutes mes idées de remaniement des formats des livres américains qu'Harlin Quist pratiquait, afin d’offrir des panoramiques plus larges pour mieux mettre en valeur les illustrations et afin qu’Harlin Quist s’aventure et s’implique davantage à rechercher des écrivains contemporains américains ou anglais, parmi ceux que j’avais lus mais qu’il ne connaissait pas ou très mal, ou bien qui ne l’intéressaient pas : Faulkner, J.D Salinger, F. Scott Fitzerald, John Steinbeck, Carson Mac Cullers, Tennessee Williams...
Cet instituteur qui pratique le théâtre contemporain va non seulement traduire les premiers textes venus des États-Unis (Le Géant égoïste, Qu’est-ce qu’un enfant?, L’Histoire des quatre petits enfants qui firent le tour du monde, Les délicieuses prunes du roi Oscar... et cætera) mais va également initier ses propres projets éditoriaux. En 1967, année du Summer of Love, une SARL est enregistrée « Les Éditions Harlin Quist »,
Il s'agissait d'une Sarl française distincte de la Société américaine dont j'étais de plein droit l’éditeur, mais que j'avais cependant appelée Les livres d'Harlin Quist pour ne pas me servir de mon nom et pour des raisons très personnelles que j'ai maintes fois déjà données.
... qui donne 51% à François Ruy-Vidal et 49% à son camarade new-yorkais. Cet équilibre entre deux fortes personnalités tiendra jusqu’en 1972, mais que se passe-t-il de si décisif pendant ces six années?»
J’ai appelé cela, dans le catalogue de la Littérature en couleurs de l'exposition du Musée d'Art Moderne, « des haines fécondes »
« Etienne Delessert, dont les illustrations circulent de l’édition jeunesse à la presse adulte en passant par la communication, fait figure d’exemple. Sans fin la fête, publié chez Harlin Quist en 1967 est son premier livre pour les enfants. Il va marquer le public comme la critique et sera réédité en 1971, 1980 et 1986. On notera que pour les deux éditions « intermédiaires » de 1971 et 1980, François Ruy-Vidal va retoucher texte et maquette...
Ceci est une assertion mensongère pure et simple, téléphonée en droite ligne par le manipulateur qu'est Étienne Delessert, coutumier du fait, car je n’ai jamais rien retouché dans Sans fin la fête qui est la traduction de la version originale anglaise publiée par Harlin Quist dont je n'étais que l'acheteur de la version française, sans avoir participé à l'élaboration et à l'impression du livre...
Sans être un expert en morphopsychologie, le portrait d'Étienne Delessert qu'il choisit pour s'autopromotionner parle pour lui et contre lui. On lit en lui à livre ouvert. A l'évidence, il trahit et atteste ses instincts et goûts morbides pour la manipulation et la diffamation.
Comment, donc, d'ailleurs et par quel miracle, aurais-je pu retoucher la maquette de ce livre?... Et quel intérêt aurais-je pu avoir à retoucher un texte qui était nul et tout à refaire?...
La seule valeur pour moi de cet album tenait en ses illustrations, parce qu'elles venaient en appoint de l'histoire de l'Arche de Noé et qu'elles arrivaient en totale contradiction avec l'autre version de l'Arche de Noé que le Père Cocagnac avait publiée aux Éditions du Cerf avec des images épurées et sans caractère !...
Par contre j’ai signifié très clairement à Delessert que c’était la première et la dernière fois que je prendrais un album avec un texte aussi débile.
Cette pratique interventionniste de l’éditeur — mais qui n’est pas étrangère non plus à Harlin Quist qui s’était mêlé de la version anglophone de L’Arbre, The Tree... rejoint ses propres ambitions littéraires.
Oui par contre pour l’arbre puisque, en accord avec l’autrice Leonor Schmid, épouse de Delessert, son texte fut retravaillé dans ma classe de la rue de Picpus avec mes élèves au cours de l'année scolaire 65-66.
Mon option d'édition a toujours été de procurer aux enfants, contrairement à la littérature enfantine qui était adaptée et bricolée par des spécialistes de ce genre de traficotage, des « écrivants » ( terme de Rolland Barthes), une littérature pour la jeunesse écrite par des écrivains contemporains et illustrée par des non-spécialistes en littérature enfantine. Ce qui était déjà une ouverture vers une littérature non plus seulement adressée aux enfants mais pour la jeunesse.
Il sera l’auteur en son nom propre de quelques albums mais il va surtout s’adresser aux auteurs de son temps comme par exemple Anne Philippe, Marguerite Duras, Eugène Ionesco, Julien Green, Romain Gary...
Je n’ai jamais sollicité Romain Cary bien que je l’aie effectivement rencontré chez Pierre et Hélène Lazareff, à Louveciennes, avec Jacqueline Duhême... Mais, par contre, j’ai sollicité plusieurs femmes célèbres : Françoise Mallet-Joris, Edmonde Charles Roux, Christiane Rochefort, Christine de Rivoire et Marie Cardinal, toutes publiant aux Éditions Grasset.
...tous n’iront pas vers l’enfance. Ruy-Vidal souhaite une parole neuve à l’adresse des enfants, une parole riche et complexe, et préfère se tourner vers des gens de lettres qui n’ont pas l’habitude d’écrire pour ce lectorat. Il se méfie d’une tentation terrible qui serait de trop protéger les enfants et par là les fragiliser, les mettre en danger. «En donnant aux enfants des livres courageux, c’est à dire un peu agressifs, on prend le courage de leur parler de la mort, de la guerre, de choses vraies, réelles, de ce qui ne va pas. Mais seuls les artistes (graphistes, illustrateurs ou écrivains) peuvent parler de ces choses vraies par la transmutation de leur talent.» Cette approche vaut aussi pour les images : «Et dans certains livres, j’ai essayé de donner la possibilité à l’illustrateur de dévoiler, consciemment ou inconsciemment, les parties de l’individu qui ne sont pas les parties rationnelles.
- Ruy-Vidal, Les Enfants soumis à l’expression contemporaine, Trousse-livres, n°30, Avril 1982
(...) Je pense qu’il y a des choses qu’un artiste met derrière les choses représentées, qui ne sont pas forcément du domaine immédiatement visible. L’enfant les touche, comme il touche les couleurs ; il les touche, les appréhende, les voit : c’est le braille de l’âme. Et ces couleurs et ces choses et ces formes et ces climats et ces ambiances sont aussi formateurs, à mon avis, que les impacts du texte avec les dévoilements de la pensée de l’auteur et les choses qui sont exprimées malgré lui.»
Il va ainsi mener à l’édition une génération de jeunes souvent tout juste sortis d’écoles d’art ou qui, si ils travaillent déjà, le font pour la presse ou la publicité. Ainsi de Nicole Claveloux dont François Ruy-Vidal remarque et conserve les dessins parus dans Marie-France et Marie-Claire. Il lui propose d'abord d’illustrer un texte de son cru Le Voyage extravagant de Hugo Brise-Fer ainsi que divers documents promotionnels liés aux représentations théâtrales qu’il produit.»
Non, je n’étais pas le producteur des quatre pièces jouées dans le petit Café-Théâtre des 2 ponts, dans l'Ile Saint Louis, mais seulement un interprète dans deux d'entre elles On m'appelle Rhubarbe de Guy Foissy et The Zip in the middle d'Oscar Tarcov.
Le producteur étant un certain Eddy..., qui était le propriétaire ou le gérant de ce Café-Théâtre des 2 Ponts.
Mis en scène par Harlin Quist (sur la droite ), Claudine de Brabander-Vattier et moi sommes les interprètes de The zip in the Middle d'Oscar Tarcov
(...) « Quand Delessert avait refusé la proposition de ses éditeurs d’illustrer les textes d’autres auteurs à moins qu’il ne s’agisse de Beckett ou Ionesco il avait sans le vouloir rejoint l’ambition de François Ruy-Vidal et c’est ainsi que les histoires que le dramaturge d’origine roumaine racontait bien des années auparavant à sa fille devinrent une série d’albums débridés.
Tu falsifies pour faire la part belle à Delessert.
Personne ne voulait de Delessert à New York avant la publication du Conte Numéro 1.
Et c’est bien parce que j’ai refusé de publier deux livres que Delessert et sa femme, Eleonor Schmid, avaient produits, publiés d’ailleurs par Harlin Quist (Franz Tovey and the rare animals et Horns everywhere) en stipulant que je ne recommencerai pas l’expérience du texte débile de Sans fin la fête, que Delessert a consenti à changer de braquet en croyant me rendre la proposition impossible : il lui faudrait, disait-il, pour accepter mon option définie par des textes d'auteurs contemporains, deux auteurs exceptionnels qu’étaient pour lui Ionesco ou Beckett...
Delessert ignorait alors et feindra, par la suite, pour s’en attribuer les mérites, d’ignorer que je ne l’avais pas attendu et que je l’avais même devancé, puisque j’étais déjà, depuis 1963, en rapport avec Ionesco, Beckett, Brisville et Duras à qui j’avais demandé des textes pour revigorer le théâtre pour enfants de cette époque des années 60 qui pâtissait des mêmes niaiseries et carences que la littérature enfantine et que je souhaitais voir évoluer, avec Catherine Dasté et Ariane Mnouchkine, mais surtout, quoiqu'indirectement, avec Maurice Yendt directeur du Centre Dramatique National pour l'Enfance et la Jeunesse, vers un Théâtre pour Jeune Public
Tableau final du spectacle L'étrange invitation de Louis C Thomas joué au Théâtre de Bobino
En 1969, alors que sort aux États-Unis The Forest of Lilacs de la Comtesse de Ségur imagé à l’encre sépia par Nicole Claveloux, celle-ci est précisément à New York pour concevoir les dessins d’Alala ou les télémorphoses.
Le titre exact est Les Télémophoses d’Alala
Son éditeur, François Ruy-Vidal, tient absolument à ce qu’une forme de diversité ethnique apparaisse au sein des personnages de cette histoire et il lui conseille de se pencher sur le travail d’Emory Douglas, graphiste des Black Panthers. À sa sortie l’album se fera remarquer des deux côtés de l’Atlantique.
Je préfèrerai que tu dises l’initiateur du projet demandé et commandé à Guy Monréal l’auteur, frère de mon ami d’enfance et journaliste à l’Express et chroniqueur mondain dans la revue Gala du Tout Paris chic et branché.
Une vue aérienne de La gendarmerie (2 bâtiments sur la gauche) où j'étais hébergé (appartement des 2 fenêtres de droite), de 44 à 47, pour poursuivre mes études, et où habitera celle qui devint mon épouse dans le bâtiment du fond , (les 2 fenêtres à droite), en mitoyenneté avec mes amis d'enfance : Henri, Guy et Hélène Monréal ,qui habitaient dans un petit palais de marbre blanc (sur la droite).
L'album, au format d'un disque vinyl 33 tours, fut plutôt remarqué en mal et même banni de certaines librairies sur prescription-proscription des bibliothécaires de La Joie par les livres.
Pour cet album, la proscription valait aussi bien en France qu'aux États Unis puisqu’Harlin Quist prétendra avoir perdu, avec la publication de ce livre, plus de 80% de ses clients...
A Paris et dans les environs, la réaction d'hostilité fut franchement même venimeuse. En témoigne l'accueil qu'on me fit à Meudon, lors d’une émission de Roger Bocquié et Monique Bermond, Livre ouverture sur la vie, enregistrée dans un collège modèle de filles de la ville, où les élèves des trois classes rassemblées (6ème, 5ème et 4ème) passeront une heure de temps à répéter, en fonction du mariage interracial du prince Noir Rodolphe d'Alcantara avec la douce Anna de Normandie et de leur fille métisse, la petite protagoniste turbulente Alala, qui plonge dans la télévision et perturbe les programmes, qu'une seule phrase leit-motiv : « Pas d' ça chez nous!... »
Sans vouloir voir autre-chose dans l'album que cette union qu'elles avaient ordre de désapprouver... Ce « Pas d' ça chez nous !... » fit école car on me le ressortira continuellement par la suite répercuté le plus souvent par la plupart des bonnes dames prescriptrices-proscriptrices des productions pour la jeunesse qui m'accusaient de plaider pour les mariages interraciaux et pour inciter les enfants à les pratiquer...
Un fabriquant de jouets voudrait réaliser une poupée de plastique à l’effigie d’Alala, d’aucuns souhaiteraient en faire un opéra pop...
Il avait été question qu’en 1967 La Création du monde illustré par Colette Portal et qui devait sortir aux Éditions du Cerf passe sous la coupe d’Harlin Quist. Il n’en sera finalement rien mais François Ruy-Vidal proposera en 1968 à Colette Portal d’illustrer Atome, le petit singe de la lune, sur texte d’Anne Philippe, qu’elle refusera.
Il n’a jamais été question que Colette Portal illustre Atome le petit singe de la lune d'Anne Philipe. Je n’aimais pas et ne préconisais pas, puisque j’avais choisi de servir l’illustration de type graphique, le style “aquarelle” impressionniste, mal défini pour moi, de Colette Portal.
Style que recommandait par contre le père Cocagnac (Dominicain, frère prêcheur), directeur du département pour enfants des Éditions du Cerf, comme idéal pour les enfants parce que simplement suggestif en m'accusant, puisque j'avais choisi de défendre les illustrations de type graphique, de forcer l'esprit des enfants...
Je ne consentirai à travailler avec Colette Portal que pour le Pense-bêtes de Jérôme Peignot et à condition qu’elle précise ses formes.
Mon choix pour Atome d'Anne Philipe, en accord avec elle, s'était porté sur Jean-Michel Folon, mari alors de Colette Portal. Mais Jean-Michel Folon, déclinera mon offre, en raison de mai 68, et de cette histoire d’amour entre deux singes sur la lune qui lui paraissait ridicule alors que sous sa fenêtre, rue de l’échaudée (je n’invente rien) les étudiants dressaient des barricades et jetaient des pavés sur « la flicaille»...
En s'excusant Jean-Michel Folon me conseilla néanmoins, pour faire le job, de prendre Jean-Pierre Desclozeaux dont il me recommandait le talent et l'esprit ... Lequel Desclozeaux, sur deux essais qu'il réalisa pour convaincre Anne Philipe, fut débouté par elle qui, entretemps, conseillée par Claude Roy, journaliste comme Desclozeaux au Nouvel Observateur, ne jurait plus que par Jacqueline Duhème...
Cette Jacqueline Duhême de l'Opéra de la lune et celle-là même que Claude Roy se félicitait d'avoir eu pour collaboratrice pour l'illustration d'un de ses textes Youpi le petit kangourou publié par Robert Delpire.
... JP Desclozeaux, élève de l’affichiste Paul Colin, qui débute alors dans la presse au Nouvel Obs surtout est sollicité mais, cette fois, c’est l’autrice qui refuse.
C’est finalement, sur le conseil de Claude Roy, Jacqueline Duhême qui s’en charge à l’automne 1968, de retour de l’anniversaire de Caroline Kennedy à New York avec la précieuse information selon laquelle Jackie Kennedy aurait écrit des contes pour enfants...
Pendant ce temps François Ruy-Vidal a hypothéqué son appartement parisien de la rue de Montreuil où s’entassent régulièrement les cartons de livres. Il réalise un emprunt auprès du Crédit Lyonnais. Parallèlement à ses activités d’éditeur il se fait distributeur de prospectus publicitaires dans les boites aux lettres de banlieues au volant de sa 4L pour Salespower. »
Non il s’agit de Manpower.
« Ces deux derniers livres paraissent en revanche sous le label « Un Livre du cyclope », marquant le souhait pour François Ruy-Vidal de distinguer ses initiatives de celles de son associé.
Il s’agissait tout simplement pour moi de ne pas faire comme Harlin Quist et de ne pas m’attribuer pour tous les livres dont j'étais l'éditeur juridiquement responsable, les mérites de la conception, du suivi de la création et de la publication...
Si j'avais accepté que la confusion s'installe avec Harlin Quist parce qu'il était mon associé en France, il n'était pas question que cette confusion se renouvelle avec les livres que j'achetais et importais en France alors qu'ils avaient été réalisés par des éditeurs, des auteurs et des illustrateurs étrangers (allemands pour le livre de Heinz Edelman Andromédar SR 1, et italiens, pour le livre de Maïakovski Le Petit cheval de feu illustré par l’anarchiste Flavio Costantini).
Éditer ne veut pas dire qu'on a été forcément l'initiateur et le concepteur du livre publié et il m'a toujours paru nécessaire de le préciser plutôt que de faire comme Harlin Quist qui pensait, parce qu'il mettait son nom sur un livre, non seulement qu'il en était le propriétaire mais qu'il en était l'initiateur et le concepteur.
Les deux hommes étant affublés de caractères entiers, pour dire le moins, leurs échanges font de plus en plus souvent des étincelles. Pierre l’ébouriffé (1972) sera un exemple de cette mésentente : l’idée de republier le Struwwelpeter ayant été soufflée à François Ruy-Vidal par Simone Signoret, celui-ci avait souhaité actualiser ces textes que l’on peut juger particulièrement cruels. Actualiser graphiquement également, s’adressant à un tout jeune Claude Lapointe alors dessinateur d’étiquettes de vin et autres graphismes publicitaires alsaciens, et lui demandant expressément de faire de cet ébouriffé un hippie vêtu à la manière de Jimi Hendrix.
En fonction surtout des contextes de l’actualité de ces années qui avaient précédé mai 68 et du fait que mon fils (15 ans à l’époque) refusait de se faire couper les cheveux et m’accusait d’être un bourgeois...
Ce même Claude Lapointe qui reniera par la suite, mon adaptation du Petit Poucet en prétendant qu'il croyait illustrer la version de Charles Perrault et qui revendra ensuite, en pleutre et en lâche, ses illustrations de ma version de Pierre l'ébouriffé, dédicacée à mon fils, à Jean-Pierre Delarge pour que son épouse Bernadette, auteure de catéchismes pour adolescents, aidée de Françoise Dolto, réécrivent une autre version plus catholique du classique allemand.
Actualiser aussi dans la manière de s’adresser aux enfants, puisqu’il revit lui-même l’adaptation des textes et qu’il prit soin de les encadrer d’une préface et d’une postface de son cru. Las! Son associé américain passé à Lauzanne contrôler l’impression de son édition anglo-américaine, fit supprimer ces deux textes préfaces, à son grand désespoir.
Non. Étaient prévues de Figurer – et figureront tout de même par la suite avant la mise en vente, imprimées sur du calque et collées par mon beau-père sur les 2000 exemplaire de l’édition française –, sur les premières pages de gardes (en 2ème et 3éme après la 1ère de couverture) la préface d'Heinrich Hoffmann datée de 1850, puis en pages de gardes finales, ma postface, replaçant les 9 nouvelles d'Hoffman dans les contextes de la fin des années soixante.
Si l’on ajoute à ces tensions entre les deux éditeurs une situation économique complexe qui leur fait sans cesse risquer la faillite
Pas pour moi en France. Car si je payais pour travailler alors qu'Harlin Quist changeait de chemises trois fois par jours, se payait des hôtels à Venise et avait 20 paires de souliers... le compte bancaire de la Sarl française Les livres d’Harlin Quist était créditeur en décembre 1972 de 5,6 millions d’anciens francs.
Malgré quelques succès (He was there from the day we moved in, L’Arbre). L’hiver 1972-1973 verra la rupture consommée,
Le Galion étant le facteur décisif me dévoilant qu’Harlin Quist, après avoir prétendu que, par ce livre, édité sans lui demander son accord, je discréditais son nom, changea totalement d'avis lorsqu'il fut confronté au succès qu'à la foire de Bologne les éditeurs étrangers firent à l'album...
Alors, faisant comme à son habitude volte face, tournant casaque et ne pensant qu’à faire du fric pour assoir internationalement sa notoriété, il dira, sans penser aux divers collaborateurs, moi y compris, dont il s’était servi et se servait encore : « I am making history»... Pauvre con !
...chacun partant alors vers de nouvelles aventures éditoriales.»
CH4
« Quand s’achève l’aventure de la SARL Les Livres d’Harlin Quist à la fin de l’année 1972, François Ruy-Vidal n’est pas pris au dépourvu. Désormais connu dans la profession il a déjà été abordé par d’autres éditeurs : Gallimard lui avait exprimé son souhait de le faire travailler au sein de sa maison. Après tout, la plupart des auteurs que François Ruy-Vidal a publiés ou qu’il admire font alors partie de l’écurie Gallimard (Ionesco, Duras, Brisville, Tournier, Quignard, Reumaux...) François Ruy-Vidal ne donne pas suite, ne souhaitant alors pas lâcher ce qu’il construisait avec son associé états-unien.»
Par fidélité à la parole donnée et parce que j’ai toujours espéré qu’Harlin Quist comprendrait l’importance de mon engagement culturel et celle de l’œuvre dont j’avais accepté qu’il soit l’associé collaborateur, que nous avions entrepris ensemble avec, chacun, nos initiatives et nos mérites.
(...) « Pendant ce temps-là, François Ruy-Vidal a changé de maison
Sur sollicitation de Jacques Duhamel, ministre de l culture de Georges Pompidou et de Colette son épouse, Directrice des Éditions de la table ronde (qui épousera Claude Gallimard après le décès de son mari), puis de jacques Chaban-Delmas et de ses adjoints, Jacques Delors et Simon Nora directeur de Hachette, et de Jean Boutan responsable au Plan... Et j'ai accepté, à condition que ce soit chez Grasset, dans le sein du groupe Hachette, où officiaient les cinq femmes écrivaines précédemment citées avec lesquelles j'étais en relation, de créer un département jeunesse...
Une photo de 1971, avec Marie-Hélène d'Ovidio
en charge des droits étrangers aux Éditions Grasset, au Festival du livre de Nice.
Au centre et au second plan Robert Sabatier.
... les éditions Grasset ne se montrant guère pressées de reprendre les droits des albums qu’il avait publiés précédemment sous le label « Les livres d’ Harlin Quist », il va désormais de travailler au sein des Éditions Universitaires de Jean-Pierre Delarge...
... ensuite à l’issue du contrat de deux années qu’il s’était fixé...
Les principaux auteurs que j'avais sollicités et édités étant des auteurs Gallimard, Grasset ne pouvait reprendre la responsabilité de les rééditer.
Je n'avais pas le choix. Pour rééditer les livres de la Sarl française qui étaient inexploités, j'avais limité mon contrat avec Grasset à deux années. A l'issue desquelles je redevenais libre et en mesure de rééditer ailleurs ces livres inexploités...
J'obtiendrai aussi, par la suite, parce que je tenais à mon indépendance, que les contrats qui me lieront avec les Éditions universitaires puis avec les Éditions de l'Amitié, soient limités à deux années.
Non, les Éditions Universitaires n’appartenaient pas à J.P Delarge. Il n'en était seulement qu'un actionnaire parmi d'autres et au départ l'avocat de ces éditions.
C’est aussi par fidélité à Diffédit qui avait toujours bien distribué les livres de la Sarl française et à François Béra son directeur, que j’avais accepté de considérer la proposition de rachat des copyrights de ces livres par les Éditions Universitaires qui étaient l’actionnaire principal de Diffédit.
Le siège de Diffédit qui distribuait les livres que j'éditais
était situé dans la cour de l'immeuble du 96 Boulevard Montparnasse
où habitait Eugène Ionesco.
Et, en conséquence, accepter, aussi, pour mieux assumer la réédition des livres et l'exploitation de ces copyright, de prendre la responsabilité de créer un département jeunesse pour veiller et contrôler leur réédition.
Mais sans jamais avoir entendu parler au préalable de Jean-Pierre Delarge!
Personnage que je n'avais rencontré qu'une seule fois et que je trouvai profondément déplaisant... Mais avec qui, forcément je devrai composer puisqu'il était actionnaire des Éditions Universitaires ...
Mon tort fut de faire confiance à François Béra directeur de Diffédit, car ce n'est qu'une fois mon contrat signé, que je fus informé que Jean-Pierre Delarge avait obtenu que son nom figure, accolé au mien, sur tous les livres que je publierais : aussi bien ceux réédités de la Sarl française Les livres d'Harlin Quist que ceux, nouveaux, dont j'étais le concepteur-initiateur.
Ce qui le faisait apparaître en somme comme étant mon coréalisateur, alors qu'il n'avait été strictement pour rien dans l'élaboration de ces livres.
« Mais peu de livres du premier catalogue seront finalement repris, car l’énergie du concepteur — c’est ainsi qu’il aime à se définir — François Ruy-Vidal va une nouvelle fois tendre vers des aventures inédites.»
Ce « peu de livres » est relatif car il s'est agi surtout des Quatre contes de Ionesco et de l'album Le Galion qui fera la fortune d'Harlin Quist et de Jean-Pierre Delarge ...
Non, encore !... Mon énergie ne me portait pas « vers des aventure inédites »!... Car ce n’est pas du tout pour assouvir, comme tu as l’air de le prétendre, mes ambitions que j’ai quitté les Éditions Universitaires-Delarge, mais bien plutôt parce que Delarge était un fraudeur dont les exactions seront reconnues par la suite par les différents actionnaires des Éditions Universitaires à tel point qu’il sera même finalement exclu comme un malpropre de cette société belge.
Un fraudeur qui a réédité le Galion en supprimant mon nom... republié sous mon nez, Pierre l’ébouriffé, avec un texte évangélique de sa femme Bernadette Delarge, supervisé par Françoise Dolto... en rééditant les Quatre contes de Ionesco en supprimant mon nom de la couverture et du copyright et en revendant ensuite les droits à Gallimard... Ces deux forfaits en me privant de mes droits de conception.
Est-ce que tu comprends, mon cher Loïc, ce que cela veut dire?...
Et l’argent qui me revenait que Delarge m’a volé?...
Conséquences en chaine qui ont fait que j’ai été obligé ensuite de vendre mes meubles sur les trottoirs de Paris pour pouvoir continuer à payer mon loyer ?...
(...) « Le contrat qui lie François Ruy-Vidal à Jean-Pierre Delarge arrive à expiration en 1978 et comme ce dernier se trouve à rejeter trop régulièrement certaines propositions éditoriales, les deux hommes se quittent là.
Tu racontes-là n’importe quoi. J’ai quitté mon bureau de la rue Mayet en emportant, dans la nuit, aidé par mon ami, le photographe Fabrice Boissière, tous mes dossiers... Avec la ferme intention d’intenter un procès aux Delarge.
Il se trouve malheureusement que mon avocat Jules-Marc Baudel ne pouvait pas me défendre puisque son épouse Odile Périvier-Baudel, celle qu’il avait chargée de négocier le contrat avec les éditions Universitaires, s’était laissée embobiner par les Delarge, au point d’exercer auprès d’eux une fonction rémunérée de négociatrice conseillère d’édition... position qui empêchait derechef son mari de me soutenir contre l’employeur de son épouse...
Je fis appel alors, mal conseillé par Monique Michel-Dansac et sur le conseil de la femme du ministre Yves Galland, Anne-Marie Chauvin, fille du président de l’Association France-Canada, à un jeune avocat, Paul Nemo, frère du célèbre Philippe Nemo (Celui extrémiste de droite du Globe de l’Horloge), qui me dira, après les deux premières consultations, qu’il ne pouvait pas agir contre Jean-Pierre Delarge puisqu’il jouait au bridge avec lui dans un club privé... etc..
Ces avatars qui m'arrivaient après ceux que j'avais endossés avec Harlin Quist m'ont tellement dégouté et désespéré que je me suis mis à penser et à jurer que je n’avais pas ma place dans ce monde pourri que représentait pour moi le monde de l’édition.
(...) Les deux années suivantes seront alors consacrées pour Ruy-Vidal à établir une nouvelle collection, cette fois aux Éditions de l’Amitié.»
Cela, sur sollicitations pressantes et répétées de Catherine Scob et de François Foulon (directeurs associés des Éditions de l’Amitié, succursale des Éditions Hatier). François Foulon étant le cousin-germain haï de Bernard Foulon qui avait, lui, été choisi par les héritiers de la grande famille Hatier comme étant l'héritier en titre, gérant des Éditions Hatier.
CH5
« Patrick Couratin opérera d’abord aux côté de François Ruy-Vidal puis, à partir de 1972 et jusqu’en 1982 , avec Harlin Quist exclusivement, entre Paris et New York.»
Non. Patrick Couratin a voulu et a tenté d'opérer... Mais je n’ai pas voulu de sa co-opération, puisqu’il se vantait de ne pas accorder de valeur à la littérature et de ne pas vouloir apprendre à la connaître...
Il a été très brièvement mon collaborateur au titre d’illustrateur, de typographe et de metteur en page car ses conceptions graphiques étaient de grand talent mais je l'ai toujours cantonné, alors qu'il aspirait à plus, parce qu'il ne correspondait pas à ma volonté de faire autant de place à la littérature qu'à l'illustration et parce qu'il avait une complaisance morbide pour les illustrations en noir et blanc, au rôle de conseiller graphique.
(...) « De son côté, François Ruy-Vidal n’avait pas moins d’ambition esthétique que son camarade états-unien, en témoignent les pages de gardes et les choix typographiques réalisés dès les années Grasset.
Page de garde de A pied, à cheval ou en lunambulle de Marie-Odile Witig
dans La collection 3 pommes de Grasset-Jeunesse sur des chansons à composer.
Non !... L’esthétique n’était pas ma préoccupation. Mes deux pôles essentiels étaient la littérature et l’illustration de type graphique... Deux moyens d'expression qui donnaient lieu à trois lectures : une lecture littéraire + une lecture graphique + une lecture comparatiste et de survol des deux premières...
Il a alors pu compter sur un brillant exécutant rencontré à sa sortie de l’École des arts décoratifs de Genève : Jean Claverie qui, dès 1972, a écrit à la maison Harlin Quist dont il appréciait les livres (les Délicieuses Prunes du Méchant-Roi-Oscar de Rick Schreiter avait été son premier contact avec sa production). Lors de leur premier rendez-vous, à la vue de son portfolio, François Ruy-Vidal décroche son téléphone pour recommander le jeune homme à différents éditeurs et précisément à Robert Massin, alors directeur artistique chez Gallimard qui le reçoit à son tour dans l’heure et lui confie des couvertures de Folio à dessiner. Il lui fut également demandé de réaliser le fameux logo alliant les noms de François Ruy-Vidal et Harlin Quist.
Ce qu’il réalise au trace-ellipse et tire-ligne, travail grandement facilité par la connaissance de la calligraphie enseignée à Genève. Puis, au fil des ans, il donnera des coups de main à François Ruy-Vidal pour des typographies ou des mises en page.
Celle de l'album Poiravéchiche notamment !... Livre de comptines écrites par Jacqueline Held dans la collection 3 pommes de Grasset Jeunesse sur des illustrations préétablies réalisées à propos de légumes par Tina Mercié, compagne de Patrick Couratin.
Lequel refusera, pour affirmer ses idées communistes, d’en faire la mise en page en me reprochant de m’être vendu à la pieuvre Hachette.
Il est intervenu par exemple sur Zizou, coquelicot, artichaud, oiseau,
Livre de Jean Chalon illustré par Alain Gauthier
Et sur un Claveloux,
Je ne vois pas lequel, Claveloux refusant systématiquement toute aide d’un directeur artistique et se contentant des idées de son ami et colocataire, le metteur en page et coloriste qu’était Bernard Bonhomme.
Sur une première version de Monsieur l’oiseau de Patrick Couratin.
Je ne crois pas, compte tenu de la date de rencontre et de l’arrogance de Patrick Couratin, la chose possible !
Un travail d’exécution, de mise au net, comme on disait à l’époque, en attendant Le Joueur de Flûte de Hamelin que Ruy-Vidal devait (ré-)écrire d’après ses dessins. Jean Claverie appréciait cette idée qui représentait un défi: produire du récit sur des images existantes. C'est finalement Nord-Sud Verlag qui réalisera le projet, avec un texte de Kurt Bauman, en faisant du livre un succès international. Jean Claverie est malgré tout toujours resté sur sa faim d'une version de François Ruy-Vidal semblable à celle qu'il avait donnée dans son Petit Poucet, avec Claude Lapointe, relecture moderne d'un texte ancien.»
Jean Claverie était trop timide avec moi. Son épouse engagée contre l’énergie atomique, et son frère qui travaillait dans la publicité, n’arrangèrent pas nos rapports... Je dois dire que les premières illustrations que Jean Claverie avait réalisées pour ce joueur de flûte alors que je n'avais pas écrit une ligne et que je ne lui avais pas communiqué mes idées de transposition du mythe dans notre société capitaliste contemporaine, étaient exécrables parce qu'elles ne ressemblaient en rien à ce que son dossier et les oeuvres que j'avais admirées chez lui, accrochées à ses murs, m'avaient laissé présumer. de son talent ...
Quelques livres non destinés à la jeunesse furent publiés au tout début des années 1980 sous le label Another Harlin Quist Book / Un Autre Livre d’Harlin Quist.
Non! L'intitulé de la nouvelle Sarl française était Encore un livre d’Harlin Quist
CH6
«François Ruy-Vidal ne déclarait-il pas, au sujet des premiers Harlin Quist Books « Et ces livres étaient illustrés d’une façon tout à fait particulière par des graphistes illustrateurs. J’insiste sur ce double qualificatif parce que l’un d’entre eux était cinéaste (Herbert Danska), l’autre était graphiste, le troisième illustrateur, etc. C’est à dire venant de la publicité, ils connaissaient l’affiche et sa portée. C’est très important, on ne peut plus faire de l’illustration plate et mièvre lorsque l’on a fait de l’affiche, support qui appelle les gens, attire l’œil, amène à réfléchir.»
CH7
«François Ruy-Vidal et Harlin Quist ont fait œuvre de pionniers. Les premiers, ils ont su défricher avec suffisamment de conviction des territoires littéraires et graphiques au bénéfice de l’enfance de leur temps. Comme tous les pionniers, ils ont dû faire face à des obstacles inattendus et ont perdu beaucoup dans l’aventure, mais ils ont ouvert un chemin que d’autres allaient pouvoir emprunter à leur suite, pérennisant cette forme de littérature en couleurs.»
Je veux bien qu’on garde l’idée de notre association et des livres que nous avons édités, avec les confusions inévitables qui ont pu venir à l'esprit des lecteurs sur les rôles que chacun de nous eûmes pour qu'ils existent... Mais j’attendais de toi, mon cher Loïc, que tu nous distingues et que tu fasses, pour les lecteurs, comme je te l'ai maintes fois conseillé, la différence très nette entre les livres qu' Harlin Quist a initiés à New York – dont, parmi eux, certains que j'ai publiés en français –, et les livres dont par ailleurs j'ai été, avec des auteurs et des illustrateurs français, le concepteur et l'initiateur.
Cela tout simplement pour dire qu'à continuer de faire, de nos jours, encore des amalgames entre ces deux catégories de livres parce qu'ils portaient le nom d'Harlin Quist est un déni de nos capacités respectives qu'il serait bien temps de clarifier et de rétablir.
Harlin Quist et moi-même avions nos qualités et nos limites.
J'aimerais seulement qu'on reconnaisse, simplement pour permettre au lecteur de faire la différence, que le nom de l'éditeur n'est pas toujours la garantie de sa réelle participation à l'élaboration d'un livre. Qu'il a pu n'en être, par orgueil et opportunisme, ou par intérêts, que celui qui a pris les risques d'éditer...
Quoi qu'il en soit, les preuves sont là, qui plaident pour moi : je n’avais pas, d'Harlin Quist et de Jean-Pierre Delarge, la volonté sans scrupules de m’enrichir et de mettre mon nom sur tout ce qui pouvait me rapporter de la notoriété.
Ce qui me permet de dire pour conclure, à propos d'Harlin Quist et en nous comparant, que ce n’est pas par hasard s'il a fini sa carrière, bourré aux as, propriétaire d'un théâtre Art-déco dans la région de Saint Paul-Minéapolis, à Duluth exactement, et si j’ai fini la mienne brocanteur au Village Saint Paul, dans la boutique l'Astrée d'or du 5 de la rue St Paul.
(...) « Quoi qu’il en soit, à peu de temps de là, l’illustratrice France de Ranchin sera la première de la génération qui nous intéresse à collaborer avec Bayard: peu de temps après être sortie de l’école des beaux-arts d’Aix-en-Provence, elle avait été approchée par le duo Quist-Ruy-Vidal lors d’une exposition à Strasbourg.
Non!... Quist n’était pas avec moi à Strasbourg lorsque je me suis pris d’affection pour France de Ranchin et pour Jean Seisser.
... Leur rencontre avait permis l’édition de puzzles pour Ravensburger. Après avoir emménagé en banlieue sud de la capitale elle est régulièrement visitée par François Ruy-Vidal qui s’enquiert de l’évolution de son travail et l’encourage. Jusqu’au jour où il lui conseille d’aller sonner chez Pomme d’api pour rencontrer cette équipe qui cherche à inventer de nouvelles manières de s’adresser aux enfants.»
J'ai recommandé très précisément France de Ranchin à mon amie, Marie de Poncheville, adjointe de la directrice Mi-Jo Beccaria chez Bayard Presse.
(...) « À la Foire du livre de Francfort en octobre 68, Claude Gallimard, amené par Madeleine Chapsal au stand au nom des Éditions Harlin Quist, parait interloqué en découvrant ce Conte Numéro 1 illustré brillamment par Delessert, d’autant plus vexé que c'est un livre réalisé à partir d’un texte d’un des auteurs de sa maison et que sa réalisation correspond à cette qualité graphique audacieuse, provocante et bien contemporaine que tout éditeur non spécialisé en littérature pour la jeunesse peut souhaiter s’il a l’intention de créer ou de développer un département jeunesse. Il faut dire que sur ce stand le succès de fréquentation et de consultation des livres exposés, motivé autant pour les éloges que pour le déni et les accusations de sophistication et de non-adaptation au niveau enfantin, est phénoménal et inespéré. Sa phrase fut courte et impérative « Je veux ces livres dans ma maison. » Lorsque, le soir venu, il se retrouve en présence de François Ruy-Vidal à un cocktail donné par un éditeur tiers il répète comme si c’était une affaire entendue : « Je veux ces livres dans mon bureau ! » Bien sûr François Ruy-Vidal ne se rend pas dans le bureau de Claude Gallimard et ne pense même pas à lui dire que, tout intéressante qu’elle soit, sa proposition vient trop tard puisqu’il compte rester fidèle à son statut de petit éditeur actionnaire majoritaire de la Sarl française les livres d’Harlin Quist.»
L’éditeur allemand chez qui le cocktail était donné était Unsel Verlag. Celui qui achètera par la suite bon nombre de livres que j'avais initiés dans la Sarl Française Les livres d'Harlin Quist puis ceux que j'ai fait ensuite publier dans le cadre de Grasset Jeunesse...
Il me semblait naturel et normal, parce que j'avais foi en ces livres qu'Harlin Quist et moi avions édités – ceux dont il avait été l'initiateur et ceux que j'avais moi-même initiés –, de rester fidèle à notre association et à l'oeuvre franco-anglo-américaine que nous avions, non sans mal, fini par établir.
Je me trompais bien sûr!...
Mais ne m'en rendrais compte que peu de mois après, lorsque considérant que j'étais et resterai toujours libre de publier, ou non, parmi tous les livres que j'avais initiés ou qui m'étaient proposés, ceux qui ne correspondaient qu'à mes options d'édition, je pris la décision d'éditer le Galion !
Un Galion allégorique qui, mis en mer, à la conquête de la mer puis à la découverte d'un trésor, fit opportunément la fortune d'Harlin Quist et de Jean-Pierre Delarge alors qu'il ne fut pour moi, par effet de boomerang, de manière symbolique, que problèmes et infortunes... Puisqu'il ne me rapporta pas un sou.
2021 09 11 A LB L'homme de Vitruve...
... Un détail mais pour moi, parce que j'ai 90 ans et que je vais bientôt entrer dans le domaine des ombres, rien, tant que je suis sur terre et que j'ai ma lucidité, ne doit être laissé dans l'ombre, je dois te demander de rectifier : ce n'est pas chez Salespower mais chez Manpower que j'ai été employé... Ils avaient un bureau dans le début de la rue Saint Maur tout près de mon appart du 54 rue de Montreuil qui était devenu, puisque nous habitions Boissy Saint Léger, le bureau, non-autorisé, de la Sarl Les livres d'Harlin Quist.
Sur la vitrine de l'agence Manpower était placardé, en grand, une repro de l'Homme de Vitruve de Léonard de Vinci.
2021 09 12 A LB
Mon cher Loïc,
Même si tu ne prends pas mes reproches et les réserves que j’ai émises sur les parties de ton texte qui me concernent, comme des conseils constructifs qui t’éviteraient, à la parution de ton ouvrage, des critiques négatives et désobligeantes, il me semble que mon rôle est tout de même d’insister, pour qu’au regard de l’histoire – pour peu qu’un jour celle de la littérature pour la jeunesse se fasse ! –, tu ne sois pas accusé de manipulations.
D’insister pour te dire, en ami, ce que je pense. Car il est clair pour moi, compte-tenu du fait que tu n’as pas cru bon de faire cas des nombreux et divers documents que j’ai eu la bêtise de te fournir... Je pense même que j’ai dû te barber avec mes histoires et me le reproche aujourd’hui...
Pour m’excuser je dois préciser que je croyais qu’ils te serviraient...
Or, je dois convenir aujourd’hui, à te lire, mes expériences racontées n’ayant servi à rien, que tu n’es pas, et que tu ne deviendras jamais, même si tu le voulais, un expert en contextes historiques.
En foi de quoi, il me semble que tu ferais mieux, parce que ces affaires de contextes et d’histoire ne sont pas de ton intérêt ni de ta compétence, de ne pas trop t’aventurer à jouer les historiens, comme tu le fais, en essayant de cerner les motivations politico-sociales ou simplement éditoriales des éditeurs ou même des auteurs et des illustrateurs. A chacun son boulot !
Par contre !... Oui, par contre, tu ferais mieux, à mon avis, de ne pas essayer de jouer les historiens et de te contenter de ce que par ailleurs tu sais très bien faire en te bornant et en ne t’en tenant, comme je croyais que tu le ferais, qu’aux livres et aux illustrations qui ont été publiés dans une période précisément donnée, celle d’après les années 60...
J’étais persuadé que tu resterais dans les limites de tes compétences réelles et de ta formation de graphiste : celles de mettre en valeur les illustrations, de les commenter, de les comparer, d’en tirer des conclusions de force, de qualités...etc...Terrain vaste où tu as, tu me l’as prouvé, des dons d’analyste, du talent, du flair et de la perspicacité ...
A mon avis et sans savoir à quelle sauce tu me mêles dans tes autres chapitres, il me semble, en fonction de l’idée que je m’en étais fait et de ce que tu m’as donné à lire, que ton livre devrait se contenter de proposer un panégyrique des livres les plus graphiquement et littérairement significatifs de cette période précisément déterminée, sans te soucier et t’embarrasser de te mêler des querelles de mon parcours dans les coulisses des maisons d’édition. Car c’est une autre paire de manches dont, pour ce qui est de mes affaires, je me charge tout seul, en les rangeant dans les coulisses de mon Parcours d’ambitions simples.
Je dis bien ambitions simples. Alors que, t’inspirant de ce titre, mais à contre sens, tu fais de moi selon ton interprétation une ambitieux d’esthétisme : ce que je n’ai jamais été et jamais voulu être.
Voir à ce titre les articles de François Vié et de Michel Defourny faisant de Delpire et de Quist des esthètes et de moi un petit pédagogue et un petit instit.
Parmi ces conseils que je te donne même si tu as été trop fier pour ne pas me les demander, je t’inciterai à te limiter à re-situer ces livres et ces illustrations de tous les éditeurs français et étrangers que tu auras choisi de promouvoir, soit dans l’ordre chronologique des parutions françaises et internationales, soit par genre... ou par catégories... etc... en les agrémentant, si tu le souhaites, de tes commentaires d’évaluation et de comparaisons esthétiques avec, si nécessaires, mais seulement quand c’est indispensable, quelques touches de précisions contextuelles référencées ... de manière à ce que le lecteur puisse, par simple confrontation aux illustrations, prendre conscience des diverses tendances et des courants graphiques – puisque ceux littéraires ne semblent pas t’intéresser –, qui se sont imposés, au cours de ces années-là, dans notre culture et notre civilisation nord-occidentale.
Pour ce qui est des livres dont j’ai été l’éditeur, le concepteur surtout, ou le directeur de collection, parmi tous ceux magnifiques qui furent publiés à la même époque par d’autres éditeurs, je ne demande qu’une seule chose : que tu te bornes à ne citer parmi tous ces livres que j’ai publiés, que ceux dont tu as appréciés les illustrations, en mentionnant que c’est moi, moi sans personne d’autres et sans l’avis de Quist ou de Fasquelle ou de Delarge ou de Scob, qui ai été le premier, en cherchant de préférence, au cours de mes déplacements, dans les Écoles des Beaux-Arts de France, à détecter les talents des illustrateurs-trices qui n’étaient pas des spécialistes de l’illustration du type “Littérature enfantine”.
C’est dans ces foyers-là, parce qu’ils et elles n’avaient pas pu subir les influences néfastes des conseils néfastes d’épuration des producteurs traditionnels de Littérature enfantine que j’ai trouvé : Nicole Claveloux, la première, faisant partie du club des cinq formés par sa mère aux Beaux-Arts de Saint Étienne, dont Bonhomme, Darne, Garnier, Pitaud, puis Lapointe, Couratin, de Ranchin, Corentin, Galeron, Boutan,Willig, Gauthier, Catherine Loeb...
...Constantin, Letort, Poupeville, Guilbert, Cecarelli, Renou, Bartmann... – et surtout, parce qu’elle est devenue la plus populaire, Danièle Bour des Beaux-Arts de Nancy –, en étant, ce que je revendique avec fierté, le premier responsable a les avoir mis sur le marché.
En te rappelant que ces illustrateurs-trices ont, même si, parce qu’au nom de tes goûts personnels, ne reconnaissant pas leurs mérites, tu oublies de citer certains d’entre eux et elles, fait école et qu’on m’a souvent copié ensuite en prétendant parfois même, comme le firent des employés de Bayard Presse, que c’était moi qui avais copié les initiatives du Groupe... Ainsi en fut-il aussi, après Bayard Presse, de Christian Bruel, de Nicole Maymat ou de Jacques Binstock, directeur de Seuil Image, celui qui avait juré, allez savoir pourquoi, de ne jamais mentionner mon nom, mais qui me faisait demander par sa secrétaire de lui céder les droits de Ah!Ernesto de Marguerite Duras...
Il me semble aussi qu’il serait bon que tu fasses ce tri, de la même manière, mais sans parler de nos dissensions, avec les livres et les illustrateurs-trices que mon associé Harlin Quist a initiés, en me les cachant toujours, alors que chez moi il avait table ouverte.
Cas de Edward Gorey et de Guy Billout par exemple...
Ce tri permettrait d’établir une distinction franche et positive entre lui et moi, selon nos mérites et nos motivations...
Ce que j’avais moi-même cru bon de faire voilà longtemps déjà dans un article de mon blog qui s’intitulait :
Ce qui est à Harlin Quist n’est pas à Ruy-Vidal...
Ce sont mes conseils. Et ils te sont donnés en toute amitié. FRV
2021 09 13 DE LB
Bonjour François et merci pour tes nouvelles comme pour tes précisions.
....
Ta remarque concernant ton absence de deux mois à venir m’inquiète mais j’imagine que si tu avais souhaité m’en dire davantage tu l’aurais fait. Je laisse donc là ce voile de pudeur et en viens à tes remarques.
Je parle peu de littérature, c’est vrai, mais ça n’est pas vraiment un sujet sur lequel j’aurais beaucoup de choses pertinentes à dire (si tant est que…).
Le propos de ce livre était, dès le départ, de raconter comment dans les 1960-1970 une nouvelle génération d’illustrateurs et d’illustratrices a revitalisé l’édition pour la jeunesse en France à l’initiative d’éditeurs clairvoyants (surtout toi évidemment) qui sont allés les chercher dans la presse et/ou la publicité. Et comment leur œuvre a progressivement infusé au-delà de ces premières maisons d’éditions.
Concernant la précision de certaines anecdotes, certains échanges, tes remarques m’éclairent parfois mais il arrive aussi qu’elles me plongent dans la perplexité. J’ai pas mal travaillé à partir des documents que tu as déposés à l’Heure Joyeuse, me concentrant principalement sur ceux de ta main et qu’aujourd’hui tu contestes.
De la même manière, certaines informations que tu m’as données quand nous nous sommes vus et que tu as bien voulu répondre à mes quelques questions, ne semblent plus valables aujourd’hui.
Je vais donc préciser ce qui doit l’être - sans être excessif, le livre devait faire 700 pages dans sa première version, il en fait aujourd’hui un peu moins de 250 et est assez dense, je ne souhaite pas assommer les lecteurs avec des détails qui n’ont de sens que pour un tout petit groupe de personnes - et tâcher de faire le tri parmi le reste.
Le livre ne sera pas parfait, après tout c’est la première fois que je m’adonne à cet exercice, mais je pense avoir travaillé avec honnêteté.
Bien à toi, Loïc
2021 09 13 A LB BIS
Je réponds à ton message en te remerciant.
Oui, en te remerciant, même si tu persistes à dire que je me rétracte.
J’ai l’impression que tu n’as pas très bien compris le fond des choses et que tu les expliques sans les avoir souffertes, avec un décalage de trente ans au moins sur moi, et avec ton regard à toi – car, en gros, je pense que je dois avoir au moins trente ans de plus que toi –, mais sans en plus, vouloir prendre conscience de ce fonds des choses et en ayant le sentiment que je voudrais te forcer la main.
Aussi, pour te rassurer, je pense qu’il me semble nécessaire que tu comprennes que lorsque j’ai déposé mes archives à la demande de Françoise Lévêque et de Viviane Ezratty, j’ai alors pensé et cru bon, par pudeur certainement et parce que j’estimais que je ne devais pas déballer mon linge sale, de ne donner aux archives que ce qui, dans mon parcours d’ambitions simples, relevait uniquement du domaine professionnel...
En coupant même, particulièrement dans la correspondance que nous avions échangée Harlin Quist et moi-même, toutes les parties professionnellement intimes et haineuses qui, il me semblait, ne devaient pas transpirer... Car elles auraient pu n’attirer et n’intéresser que des curieux qui, comme Cécile Boulaire, auraient pu continuer, comme cela était programmé et exercé dans certaines institutions culturelles, La Joie par les livres, le CLNJ et la BNF, et dans certaines maisons d’édition d’héritage, Gallimard entre autres, depuis mon apparition en édition, à me dénigrer, en dévalorisant systématiquement mais en s’en inspirant ensuite, les livres que j’ai initiés et publiés.
Je suis actuellement occupé à terminer de ranger et de classer les derniers documents que je lèguerai bientôt et que je n’avais pas, faute de temps et d’envie, mis au point en 2012, lorsque j’ai déposé mes archives à l’Heure Joyeuse. Font partie de ce second lot, des témoignages plus personnels et plus intimement détaillés, des vérités de coulisse en quelques sortes, que je voulais et que je veux encore ne donner que le plus tard possible pour ne pas entendre le bruit que ces vérités feront si elles sont publiées ou si elles sont consultées à La Médiathèque Sagan.
Ce qui veut dire que parmi tout ce que tu as pu consulter à Sagan, tes interprétations, car il s’agit bien de tes interprétations sur des faits que tu n’as pas vécus, risquent de se voir contrariées et remises en causes par ce que tu pourrais lire lorsque j’aurais livré le tout.
C’est donc en raison de ces interprétations – qui sont forcément partielles, que tu t’autorises à faire, parce que tu n’as pas toutes les pièces en main –, que j’ai pu me sentir le droit de te reprocher de falsifier les faits.
Pour Delessert par exemple dont, à plusieurs reprises, des amis m’ont signalé que tu prétendais, en accord avec lui, abondant dans son sens de falsificateur, dans une de tes vidéos de Cligne, qu’il était à l’origine des Quatre contes de Ionesco...
J’ai préféré me taire quand on me l’a appris.
La haine, que Delessert avait décidé de me vouer, remontait à loin, mais cela m’a permis de penser que tu avais choisi ton camp et, les yeux fermés, le parti des illustrations et des illustrateurs... et j’ai préféré me taire en espérant que tu comprendrais plus tard.
Tout en étant obligé de sentir et de devoir admettre que tout ce que je pourrais dire pour remettre chacun à sa place et dans son rôle, selon ses responsabilités – à propos de Delessert, de Couratin, de Galeron, ou même de Lapointe, dont je n’ai jamais, au grand jamais, nié les talents, puisque je ne les aurais jamais sollicités s’ils n’en avaient pas eu –, ne te plaisait pas...
Je compris que tu n’étais pas prêt, dans ton admiration pour leur talent et leurs mérites professionnels, à voir et à distinguer leurs défauts de cœur et d’esprit... En somme il me fallait admettre à la fois que tu te comportais avec eux en groupie et en fan et que tu te foutais pas mal de la manière dont ils se poussaient dans la vie, même s'ils flinguaient, pour s’attribuer tous les mérites, les idées qu’ils avaient volées et les collaborateurs qui les avaient aidés à être publiés.
Le moins que je puisse dire est que tu as tendance, par confraternité, à les survaloriser en oubliant qu’ils n’étaient pas, en général, pour les livres que nous avons réalisés ensemble, les initiateurs décisionnaires, mais simplement des collaborateurs actants qui ne faisaient que suivre les initiatives des éditeurs qu'Harlin Quist et moi étions, ainsi que celles, non des moindres, des auteurs que nous avions choisis avant de les contacter.
Dans la gente des illustrateurs que j’ai rencontrés, la plupart étaient du genre à penser – Delessert en étant, de tous ceux-là, l’archétype –, que l’éditeur n’était et ne devait être qu’un homme de main au service de leur talent.
C’est cette attitude-là que Delessert avait adoptée avec Quist après que je l’aie recommandé lorsque je l’ai rencontré, à sa demande, chez Hollenstein à Paris. Et c’est à cause de son attitude d’arrogance stupide que je n’ai jamais voulu par la suite signer un contrat directement avec lui. Tous les contrats pour tous les livres d'Étienne Delessert et de son épouse Eleonor Schmid : Sans Fin la fête, l’arbre et les deux premiers Conte de Ionesco ne furent pas signés par moi avec eux, mais avec Harlin Quist qui, lui, signait avec Delessert et Eleonor Schmid...
Cela n’a l’air de rien mais cela dit exactement la méfiance instinctive que j’éprouvais, face au pataud lourd, ambitieux, qui aurait « tué père et mère »... qu’était pour moi le petit suisse Delessert !...
Une méfiance qu’il sentait car il essaya de me passer la main dans le dos pour m'amadouer tandis que je lui faisais comprendre, le remettant à sa place, qu’il ne m’aurait pas et qu’il perdait son temps.
Et c’est parce que j’ai refusé après Sans fin la Fête, d’entrer dans la petite combine qu’il avait monté avec sa femme où lui et elle étaient tantôt l’auteur, tantôt l’illustrateur, en refusant de publier les deux torchons qu’ils avaient concoctés Franz Tovey and the rare animals puis Horns everywhere, qu’Étienne Delessert a compris qu’il ne m’aurait pas...
Une couverture très graphique mais qui ne correspond en rien au contenu du livre et au style des illustrations. Preuve pour moi d'une présentation graphique rapportée artificiellement.
Et qu’il m’a haï ensuite, puis décidé, pour ne pas perdre la face, de me faire passer pour « un pauvre petit instit » puis « un pauvre type » à qui il ira jusqu’à souhaiter la mort dans une message du 03/12/2012, que je joins ici pour te prouver jusqu'où son besoin de mentir, pour paraître le meilleur, peut le pousser à aller :
« Brave Ruy Vidal, je suis tombé sur cette lettre à Vié : une preuve de plus de votre folie sénile. Comment voulez-vous vivre dans ce monde de décadence si éloigné de toutes réalité ?... Regardez-vous et ça vous fera du bien de vous taper la tête contre les murs, plutôt que de calomnier ceux qui vous ont croisés. Pour que l'on relève ces minables calomnies et que le Phoenix renaisse de ses cendres ! Nous avons préféré, au fil des ans, ne pas vous accorder cette dernière joie. On se souvient de vous Ruy Vidal par les livres que vous avez publiés (il y en eut quelques bons...) Car il vaut mieux oublier les divagations hystériques d'un pauvre malade. Tout le monde rit de vous maintenant, vous le savez. Alors gardez un peu de dignité, dans le silence d'une mort proche. ED »
Encore une fois, mon cher Loïc, il ne s’agit pas pour moi de te demander de raconter toutes ces turpitudes mais de remettre chacun à sa place, selon ses responsabilités, comme tu as d’ailleurs l’air de le penser et que tu exprimes fort bien dans la partie de ton message : « Le propos de ce livre était...» ...
Paragraphe joint ci-après que je vais commenter par la suite..
Mais pourquoi dis-tu « était » ?... N’y es-tu pas arrivé ?...
J’ai pas mal travaillé à partir des documents que tu as déposés à l’Heure Joyeuse, me concentrant principalement sur ceux de ta main et qu’aujourd’hui tu contestes. De la même manière, certaines informations que tu m’as données quand nous nous sommes vus et que tu as bien voulu répondre à mes quelques questions, ne semblent plus valables aujourd’hui.
Crois-moi, Loïc, j’ai encore la chance d’avoir toute ma lucidité et ma mémoire et je ne crois pas t’avoir dit, et n’avoir jamais dit autre chose à personne, que ce que je t’ai rappelé : à savoir que le premier salut que Maurice Sendak me fit en venant vers moi, lui et pas moi puisque je ne le connaissais pas, ne l'avais jamais vu auparavant, et ignorais même qu'il faisait partie du jury du New York Times, alors qu'il m'avait remarqué lorsque j'avais pris possession de mon prix – Ce Jury qui avait attribué à mon livre Le voyage extravagant d'Hugo Brise-Fer, illustré de manière très moderniste par Nicole Claveloux, le premier prix des dix meilleurs livres de l’année et au Conte Numéro 1 d’Eugène Ionesco, illustré par Étienne Delessert, la cinquième place –, fut cette phrase, terriblement révélatrice pour moi : « At least I met the french shadow !»
2021 09 27 A LB
Un dernier mot... J'ai relu le dernier texte que je t'ai envoyé et l'ai trouvé en partie illisible. Il a été écrit sous le coup de l'émotion et à la va-vite parce que j'étais pressé de partir à Agay... Je te renvoie, en PJ, la version bis plus détendue mais sans modifier le sens de la première version.
Je suis encore à Eybens alors que j'avais promis d'en être parti le 15 du mois... Puisque, finalement, selon le dicton qu'un malheur ne vient jamais seul, d'autres contrariétés me sont tombées dessus et m'ont retardé : deux hackers qui ont bloqué mon ordinateur et détruit même ma free box en m'obligeant à reporter mon départ...
Je ne partirai qu'après-demain après avoir remis tout en ordre.
Supposant que MeMo devra me demander l'autorisation de publier les illustrations que tu as choisies, je crois nécessaire de te donner le moyen de me joindre, au cas où... mais sans obligations!...
Je serai, pour plus d'un mois à Agay, chez Georges Lorenzo,
dont l'email est : lorenzo.agay@gmail.com
Bien à toi. FRV
2021 09 27 DE LB
Pour une lettre de fin elle porte beaucoup d’interrogations… à moins qu’elle n’exige de ma part des justifications.
J’y reviendrai probablement même si mon emploi du temps se densifie à mesure qu’approche l’ouverture de l’exposition à Lyon, donc pas tout de suite.
Merci en tous cas pour cette longue lettre et bon séjour chez ton ami.
Bien à toi, Loïc.
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Et puis, sans que rien ne m'ait été envoyé à Agay, où j'ai séjourné du 30 septembre au 24 novembre 2021, et où, gagné progressivement par des soupçons sur l'honnêteté de Loïc Boyer et sur sa bonne volonté à tenir compte de mes remarques, je me suis mis à déduire qu'il ne voulait pas me permettre de superviser son texte et de lui donner ainsi la possibilité, en tenant compte de mes remarques, de l'amender pour qu'il soit, en conformité avec les faits, et justement crédible...
J'avoue alors avoir pensé, me re-souvenant qu'il avait collaboré avec Cécile Boulaire, qu'il devait avoir avec elle une certaine parenté de fibres radicales... Celles qui vous poussent à croire qu'on est seul omniscient à pouvoir, mieux que personne, lorsqu'on est atteint du virus de la glorification et de la soif de régner, décortiquer, examiner et statuer à propos de tous les faits qui sont à notre portée pourvu qu'ils nous aident à nous propulser sur le devant de la scène !...
Et je me suis alors mis à m'inquiéter vraiment, tandis que la santé de mon hôte accaparait tous mes instants, de ce long et lourd silence qui ne me disait rien qui vaille...
Supputations qui devinrent des certitudes le 30/11, lorsque je reçus de Caroline Lascaux, adjointe de Christine Morault, l'éditrice des Éditions MeMo, un message de relance du message qui m'avait été adressé le 22/11 mais sans que j'ai pu le recevoir puisque je n'étais pas encore chez moi, qui trouvait le moyen, comble de supercherie, de me reprocher de ne pas avoir répondu aux demandes d'autorisation de droits qui m'avaient été adressées.
L'idée me vint alors qui confirmait mes inquiétudes : que Loïc Boyer, ne voulant pas que j'intervienne, avait triché et qu'il avait certainement prétendu à son éditrice qu'il avait obtenu de moi tous les droits afférents à son texte et aux illustrations qu'il utilisait, tandis que l'éditrice souhaitait tout de même, comme cela est prévu, puisqu'elle était au final seule principale responsable de l'édition de l'ouvrage, obtenir de moi des accords écrits avant publication.
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C'est dans l'épisode 4 de ce feuilleton que le lecteur pourra découvrir dans la suite de messages que j'ai échangés avec Caroline Lascaux, la déléguée des Éditions MeMo, l'attitude des plus négativement significative que m'imposèrent, comme si j'étais un usurpateur, aussi bien Loïc Boyer – certainement pour me prouver qu'il était assez grand pour ne pas avoir à tenir compte de mes remarques –, que Christine Morault, la supérieure de Caroline Lascaux aux Éditions MeMo, en silence mais à l'affut, sournoisement aux commandes de la fabrication de ce Les Images libres, afin de ne pas me permettre d'intervenir sur les contenus du livre.
François Ruy-Vidal, Le 23 12 2021